Groupe Gérard Carton
La passion des solutions

Anxiété

Le Groupe Gérard Carton vous propose tous types de lectures, longues ou brèves, souvent teintées d'humour mais toujours sérieuses...

Tout le monde en parle, tout le monde y pense.

La « guerre », le terrorisme sont omniprésents dans les médias, les réseaux sociaux non professionnels et en dehors d’eux, dans de nombreuses discussions. Imaginer que ceci ne soit anxiogène relève du déni. Il est reconnu que l’anxiété réduit la performance, la productivité et bien sûr le sentiment de bien-être.

L’anxiété est déstabilisante.

Quelle posture doivent tenir les managers et dirigeants dans cette situation ? En premier lieu, ils n’échappent pas à l’anxiété. Le mythe selon lequel on laisse à l’entrée de l’entreprise « ses problèmes, ses doutes et ses peurs », a fait long feu. (Faire long feu signifiait, au temps des armes à amorces, lorsque l’on mettait le feu à la poudre d’un mousquet (ou d’un canon) qu’elle se consumait en fusant au lieu d’exploser. Faire long feu qualifiait l’échec). Ressentir de l’anxiété, dans les circonstances que nous connaissons, est naturel.

Il existe trois moyens de réduire l’anxiété : - Parler de ce qui est source d’angoisse, et par là réduire le poids de l’anxiété.
- Se forcer à ne point penser à ce qui est source d’anxiété, pour cela penser à autre chose, agir, bouger…
- Prendre des anxiolytiques

Le problème, en management, avec la troisième solution est double. Tout d’abord, cela ne supprime pas les angoisses, seulement leurs effets. Lorsque l’on cesse de prendre les anxiolytiques, les angoisses reviennent. Ensuite, ils ralentissent le système nerveux, et donc la capacité à prendre des décisions, analyser les situations, agir… Un manager sous anxiolytiques est rarement en forme et au top. Qui plus est, il n’est pas rassurant pour ses collaborateurs.

Les deux autres moyens peuvent se combiner.
- On accepte de parler des sources d’angoisse, avec « modération », et sans tomber dans le travers du défaitisme amenant à conclure que tout est fichu et que l’on n’est qu’en sursis, ou celui consistant à chercher des coupables, et de son cortège des « on aurait dû », et des « yaka ».
- On se consacre à ses activités managériales, avec ses collègues.

La violence des évènements, la probabilité qu’il y ait d’autres attentats, la complexité de la situation, les implications politiques et sociales des « solutions » rendent les choses extrêmement difficiles. On peut en débattre comme l’on débattrait au café du commerce, mais personne n’a réellement la main.

Les opinions ne sont pas des solutions.

Le rôle du management est d’inspirer les collaborateurs de l’entreprise pour qu’ils travaillent au mieux et en cela soient performants.

Doivent-ils prendre en compte la situation inquiétante vécue en ce moment ? Oui.
Comment ? En acceptant d’en parler, au besoin, et en se montrant rassurants, compréhensifs des anxiétés, avec un discours responsable.

Lorsque l’eau monte, le bateau fait pareil. Face aux difficultés les facultés s’aiguisent. C’est une faute impardonnable de se laisser abattre par les épreuves.

Cordialement,

Gdc

Lettre du GCCG - Décembre 2015