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Êtes-vous plus fort que les Astronautes et les sous-mariniers ?

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Êtes-vous plus fort que les Astronautes et les sous-mariniers ?

Alors étudiant en criminologie clinique, j’ai eu à travailler sur le confinement des détenus. De nombreuses études existaient déjà, sur la situation de confinement, pour les astronautes, les sous-mariniers, les quarantaines prolongées, comportaient l’analyse des « réactions » au confinement et permettaient de déduire des protocoles de « vie et survie optimale » en confinement.

Concernant les deux métiers cités, la préparation au confinement est extrêmement rigoureuse, au plan physique et psychologique.

Trois différences majeures dans le vécu du confinement généralisé entre les astronautes, sous-mariniers, et nous :

1. Nous n’avons bénéficié d’aucune préparation au confinement, ni physique, ni psychologique.
2. Il nous est imposé, alors que dans les deux autres cas, il est choisi comme faisant partie du métier.
3. La durée du confinement est connue à l’avance.


De fait, nos réactions dans la durée peuvent donc être « augmentées » dans leurs manifestations et effets. Cela d’autant qu’avant le confinement nous n’avons pas été « informés / prévenus » des troubles qui pourraient nous affecter.

En règle générale, les premiers quinze jours l’ajustement se fait sans trop de difficultés.

La troisième semaine laisse apparaître des symptômes plus ou moins pénibles selon l’état initial.

• L’ennui, source de compensations
• La perte des repères temporels, source de mal-être
• La procrastination, source de perte de performance
• La fatigue, source d’inquiétudes
• La « déprime » source d’idées noires
• Les émotions négatives (peur, colère…), sources de conflits
• Le stress « inexpliqué », source de troubles physiques et psychiques
• Le sentiment de réclusion source de révolte
• Le sentiment « d’inutilité », compensé au début par une tendance à l’hyperactivité, (plus de sport, reprise d’activités délaissées, adoption d’activités « nouvelles » ou inhabituelles…), et augmenté par la prise de conscience de la superficialité des occupations, source de démotivation endémique.


Selon les situations amont du confinement, les troubles sont plus ou moins forts et concomitants.

Les « problèmes » existant en amont sont souvent exacerbés pendant le confinement. Une santé vacillante, consommation d’alcool, surcharge pondérale, manque de concentration (hypoprosexie), tendance à la violence, troubles psychologiques…

Au-delà de quatre semaines, la plupart des symptômes évoqués plus haut apparaissent sauf à avoir construit un nouveau rythme de vie, de le pratiquer avec discipline et d’avoir construit un entourage « apaisant » , voire, dynamisant.

Sous-mariniers et astronautes obéissent à des protocoles régulateurs, pendant toute la durée de leur confinement.

Si l’on est plus fort que les astronautes et les sous-mariniers, aucun souci à se faire…

Si l’on est suffisamment humble pour réaliser que ces personnes malgré leur préparation intensive et prolongée se tiennent à des protocoles précis de vie en confinement peut-être doit-on se rallier à leurs pratiques visant à « vivre au mieux » une situation difficile en regardant en face les difficultés afin de ne rien « subir » , et au contraire d’être en contrôle de soi.

Les protocoles obéissent généralement aux règles suivantes :

• Rythme : Organiser un agenda d’activités à accomplir, par jour, par semaine, selon un rythme calculé, et s’y tenir.

• Activité mentale : Prévoir au moins deux heures par jour d’activité mentale, par différence avec « apathie » mentale telle que regarder la télévision, écouter la radio, rêvasser… S’entraîner à la concentration active. (lecture, écriture, calculs…)

• Faire des pauses : Se reposer est essentiel pour l’organisme et pour le mental. S’accorder une pause toutes les 45 minutes est une bonne pratique.

• Activité sociale : si l’on n’est pas seul, prévoir des activités sociales interactives. Si l’on est seul, les pratiquer sur les réseaux sociaux, par téléphone ou visio. (Jeu, conversations sur des sujets « positifs » )

• Cordialité : Elle est parfois considérée comme « secondaire » . C’est une erreur. Elle est primordiale dans les périodes de confinement. Les formules de courtoisie, tournées vers autrui et réciproques ont une grande utilité.

• Activité physique : Prévoir 15 à 30 minutes d’activité physique, exercices d’assouplissement, poids adaptés à la musculature, pédalage, etc. Construire une routine à faire chaque jour, selon le rythme décidé à l’avance. Ne pas l’augmenter, ou l’arrêter, c’est un signe de trouble.

• Avoir un ou des référents : Pouvoir partager son vécu, ses interrogations, ses « états d’âme » , avec une personne de confiance, permet d’évacuer les « soucis » , ses angoisses, et de fait de les réduire. Le référent fait aussi avec vous le point sur votre agenda et vous aide à le reconfigurer au besoin, pour les bonnes raisons.

• Être vigilant : La tentation de procrastiner est courante lors de confinement, principalement du fait de la perte des repères « temps » et en l’absence d’agenda structuré. Remettre à plus tard, quasi « inconsciemment » , parce que l’on a l’impression que rien n’est urgent, et que l’on aura tout le temps de faire ce qu’on a à faire… C’est une illusion.

• Être discipliné : pour cela, s’entraider dans toute la mesure du possible en virtuel ou en présentiel si l’on n’est pas seul, sur le respect de l’agenda et des routines établies pour diminuer les effets négatifs du confinement.

• S’amuser / rire : Si le rire est le propre de l’homme, il n’est pas garanti lors du confinement… S’efforcer au besoin de trouver des occasions de rire et de s’amuser. Les réseaux sociaux, certains programmes de télévision / radio, des publications, offrent de nombreuses occasions… Peut-être trop… à consommer avec modération…

Confinement et travail

Ceux qui n’ont pas la possibilité de télétravailler de par leur métier ou leur emploi doivent être particulièrement vigilants et s’inspirer du dispositif évoqué plus haut.

De nombreuses personnes sont à présent en télétravail. Certains avaient déjà cette pratique. Aujourd’hui, parce qu’il est généralisé, le télétravail change pour tous.

Les équipes dispersées doivent former un nouvel esprit d’équipe et se doter de protocoles comparables à ceux par exemple des sous-mariniers dans lesquels le rôle et la mission de chacun sont clairs, les activités rythmées, les « briefs » sont brefs, tenus matin et soir, avec un point fait par chacun des membres de l’équipe. Les points sont préparés, structurés, « to the point ». On fait un état des « vécus » selon le rythme défini en amont (jour, hebdo…). On introduit des moments de convivialité afin de « garder le sourire » et le plaisir de travailler ensemble… On se soutient et s’entraide pour conserver un bon niveau de productivité et de performance…

Pour les managers d’équipes dispersées, en télétravail, il convient de redéfinir l’accompagnement managérial de ses collaborateurs, et d’adopter une stratégie de management et de communication efficace, humaine et attentive.

On ne sait pas « quand » finira le confinement, il est essentiel de savoir « comment » le vivre au mieux.
Cordialement,

GDC

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Gérard-Dominique Carton- La lettre du GCCG © « Êtes-vous plus fort que les Astronautes et les sous-mariniers ? »