Groupe Gérard Carton
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Réduire l’équation de la conformité

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Petit rappel : L’équation de conformité (B + P = C2) par laquelle la plupart des humains ont besoin de se conformer à la norme et subissent la pression normative de conformité est une des premières sources de sclérose des corps sociaux et de rejet du changement.

Elle ralentit les évolutions, les prises de conscience, les transformations, notamment parce que la conformité à la norme est rassurante.

La norme produit des « routines » au sens psychologique du terme, c’est à dire des boucles de rétroaction comportementale entre des personnes en situation. C’est un schéma répétitif dont on n’a pas vraiment conscience qui s’installe « naturellement » .

Quelques exemples ?

• Les salutations. Cette routine obéit fortement à l’équation de conformité et fait se saluer des personnes qui souhaiteraient s’en dispenser.

• Écouter le chef. Quand bien même ce qu’il dit est ennuyeux ou hors sujet.

• Rire parce que l’on rit autour de soi, alors même que l’on ne trouve pas cela drôle.

• Consommer de l’alcool alors même que l’on n’en a pas envie au cours d’un « pot » ou d’un repas.

• Regarder jusqu’au bout un film ou une pièce de théâtre alors même que l’on s’y ennuie.

• Participer jusqu’au bout à une réunion futile.

• Se tenir au courant d’évènements insignifiants parce qu’ils sont un sujet récurrent de discussions de salon.

Le besoin de conformité est une sorte de supra-force nous amenant à nous conduire d’une façon que l’on sait conforme aux attentes et habitudes de notre environnement. Il nous place en soumission à la pression normative. Il est le moyen le plus facile d’éviter la désapprobation, les désaccords et les conflits.

Paradoxalement, il est créateur de mal-être, car pour s’ajuster à l’environnement il faut renoncer à soi. L’équation de conformité est une des clés de la construction des personnes et de leur existence. Les « moutons » ont un très fort besoin de conformité et se soumettent avec plaisir à la pression de conformité. Pour que la vie soit un long fleuve tranquille, toujours aller dans le sens du courant.

À l’opposé, les « iconoclastes » ont un très fort besoin de divergence, et tentent de s’émanciper systématiquement de la pression normative. En réalité, ils obéissent « en négatif » à l’équation de la conformité, sont totalement prévisibles dans leurs désaccords et leur « originalité » . Ils ne sont pas plus que les « moutons » maîtres d’eux-mêmes ; ils obéissent au besoin de conformité-inverse. D’ailleurs beaucoup d’entre eux se regroupent souvent, dégageant ainsi une pression de conformité au sein de leur bulle à laquelle paradoxalement ils se soumettent avec délectation.

L’espace entre les moutons et les iconoclastes est celui dans lequel peuvent se développer les « indépendants » .

C’est dans la peuplade des indépendants que l’on retrouve les leaders, les innovateurs, les visionnaires, ceux qui conçoivent et font les progrès, les avancées.

“La science serait bien moins avancée si les désirs passionnés des individus de voir confirmer leurs propres croyances n’étaient pas rentrés en ligne de compte.”
William James


Comment être un « indépendant » ?

Sept principes :

1. Internaliser ses points de référence en conformité avec soi, ses aspirations, son éthique. Ce qui dicte vos comportements n’est pas ce que la majorité attend, fait ou pense, mais ce que vous voulez vraiment. (Savoir ce que l’on veut est toujours plus efficace que de savoir ce que l’on ne veut pas).

2. Prendre toujours le temps de réfléchir correctement à la situation avant de se positionner. “Réfléchir, c’est déranger ses pensées.” (Jean Rostand). Le besoin de conformité est une force inconsciente, réfléchir sérieusement et méthodiquement est la seule façon de le tenir en échec. (Cette décision / posture que je prends, est-ce moi ou l’image attendue de moi qui la prend ?)

3. Se distancier. Cela permet de réduire la force de la pression de conformité. Nez dans le guidon on ne voit pas la route.

4. Identifier / clarifier ce qui est attendu de nous, vérifier que cela est conforme à nous et pas seulement à la norme.

5. L’autorité supérieure est celle de votre conscience. Décider et agir en conformité avec sa conscience, toujours, est la grande marque de l’indépendance.

6. S’affranchir des stéréotypes, autant ceux qui vous concernent directement que ceux qui concernent autrui. Que vous soyez un homme ou une femme, soyez une personne, pas un humanoïde fabriqué par la pensée dogmatique.

7. Ayez le culte de la curiosité intellectuelle. Ce qui est nouveau étonne ou déplaît. Ce qui déplaît est ce qui dérange. Ce qui dérange est souvent art, vérité et génie.


En Entreprise, la réduction de l’équation de conformité est source de performance et de pérennité. Ce n’est pas tant l’innovation qu’il faut rechercher, mais plutôt la réduction de l’équation de conformité.

C’est en se sclérosant dans la conformité que les Entreprises dépérissent et en se renouvelant et en cassant les routines qu’elles se développent et perdurent.

Cordialement vôtre,

Gdc

GDC

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Gérard-Dominique Carton- La lettre du GCCG © Hors série juillet 2018 « Réduire l’équation de la conformité »