Groupe Gérard Carton
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Seul ou en présence de témoins : quand porte-t-on le plus secours ?

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Publié dans Pensées du jour - Divers

Des psychologues de l’université de Princeton ont organisé une série de conférences téléphoniques entre un volontaire (différent chaque fois) et de un à trois autres participants, présentés comme des volontaires mais en réalité membres de l’équipe organisatrice de l’expérience. Au vrai volontaire, il a été indiqué que la discussion avait pour but de recueillir des témoignages sur les problèmes des collégiens en milieu urbain. Soudain, pendant la conférence, l’un des participants complice des organisateurs indique qu’il est victime d’une grave crise d’épilepsie : il tient un discours décousu qui empêche la communication entre les participants. L’objectif de l’expérience était d’observer la réaction du vrai volontaire. Lorsque la conférence était limitée à deux intervenants (le volontaire et le faux épileptique), le volontaire s’est manifesté auprès des organisateurs dans 85% des cas afin de leur demander de secourir son correspondant. Il l’a fait dans 62% des cas lorsque la conférence comportait trois participants (le volontaire, l’épileptique et un autre participant complice), et dans 31% des cas lorsque la conférence comportait cinq participants (le volontaire, l’épileptique et trois autres participants complices).

On est d’autant moins tenté de porter secours qu’on a l’impression que d’autres peuvent le faire. Ce phénomène, abondamment étudié depuis cette première expérience, a reçu le nom d’effet du témoin ou effet-spectateur (bystander effect).

Source : John Darley & Bibb Latané, « Bystander intervention in emergencies: Diffusion of responsibility », Journal of Personality and Social Psychology, 1968.