Groupe Gérard Carton
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Tricher : quand on commence, on y prend goût. Pourquoi ?

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Publié dans Pensées du jour

Des psychologues de l’université de l’Etat de Washington à Seattle ont proposé à trois groupes d’étudiants volontaires trois sessions successives de devinettes mathématiques.

Dans le premier groupe (a), les étudiants recevaient 2,5 $ par bonne réponse dans chacune des trois sessions.

Dans le deuxième groupe (b), ils ne recevaient aucune récompense au cours des deux premières sessions et 2,5 $ par bonne réponse au cours de la troisième session.

Dans le troisième groupe (c), les étudiants recevaient 0,25 $ par bonne réponse au cours de la première session, 1 $ par réponse exacte durant la deuxième session, et 2,5 $ pendant la troisième session.

Les organisateurs avaient fait en sorte que les participants évaluent eux-mêmes leur score en ayant l’impression de pouvoir tricher avec le sentiment (illusoire) de ne pas être démasqués.

L’objectif de l’expérience était de voir qui trichait le plus dans la troisième session, où les récompenses étaient de 2,5 $ dans chaque groupe.

C’est dans le groupe (c) que les étudiants se sont révélés avoir triché le plus au cours de la troisième session.

Après avoir peu triché lorsque la récompense était à 0,25 $, moyennement triché quand la récompense était à 1 $, ils ont fini par beaucoup tricher pour la récompense à 2,5 $.

Les petits arrangements ouvrent la voie aux plus grandes fraudes.

Pour exprimer les actions passées, la langue anglaise utilise le simple past, équivalent du passé simple français, et le present perfect, proche du passé composé.

Par une série d’expériences, des chercheurs de l’université de l’Alabama ont montré que l’on se sent mentalement plus proche d’un événement passé quand on l’évoque au present perfect (passé composé) plutôt qu’au simple past (passé simple).

« Je me suis couché de bonne heure » projette plus dans le passé que « Je me couchai de bonne heure ».

Aussi les chercheurs recommandent-ils d’utiliser le present perfect (passé composé) quand on raconte des moments heureux – c’est une façon de les revivre – et de mobiliser le simple past (passé simple) quand il s’agit d’évoquer des expériences pénibles : on en éloigne ainsi le souvenir.

Grâce à la puissance du web, des psychologues de l’université Harvard ont pu évaluer sur de vastes panels de participants l’évolution des capacités cognitives en fonction de l’âge.

Il apparaît que si certaines de ces capacités régressent dès l’âge de vingt ans – telle l’aptitude à se souvenir de chiffres associés à une image –, d’autres progressent jusqu’à la quarantaine avant de diminuer – par exemple la capacité à repérer les émotions des autres dans leur regard –, et d’autres encore se renforcent avec les années jusqu’au-delà de la soixantaine, comme l’art de formuler une définition de mot.

Dans ce dernier cas, il ressort également que l’âge où l’on est le plus apte à définir un mot a progressé régulièrement depuis une vingtaine d’années.

Les chercheurs de Harvard expliquent ce phénomène par l’accumulation de réflexes lexicaux qu’induit désormais Internet tout au long de la vie.

Source : David Welsh et al. The Slippery Slope : How Small Ethical Transgressions Pave the Way for Larger Future Transgressions. Journal of Applied Psychology, 2015.