Groupe Gérard Carton
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Le monde consternant des balivernes

Le Groupe Gérard Carton vous propose tous types de lectures, longues ou brèves, souvent teintées d'humour mais toujours sérieuses...

Chaque jour apporte son lot de sottises publiées. Le fait de n’être abonné à aucun des réseaux sociaux ne change rien au fait qu’ils prolifèrent et d’une façon ou d’une autre changent le monde.
Les réseaux sociaux sont la caisse de résonance de l’opinion publique.
Pour paraphraser Talleyrand, « les voix qui s’élèvent dans les réseaux sociaux ne sont pas celles de la raison, ni même du droit, encore moins des connaissances sérieuses, les voix qui s’élèvent ne sont qu’opinions, et l’on sait d’expérience que l’opinion publique est une chose terrible et terrifiante, capable de tout sauf de discernement. ».
L’opinion publique est celle d’une majorité de personnes à un instant donné.
En France, toute information fait l’objet d’une adhésion ou du rejet d’environ 50% des personnes qu’elle touche. L’opinion publique se joue à plus ou moins 5% des 50%... comme pour les élections.
Cela concerne « toutes » les informations.
La vie en entreprise n’y échappe pas.
Le nombre de balivernes qui sont publiées sur le management, le recrutement, le stress, le bien-être, la performance, les « bonnes pratiques », est aussi consternant que le nombre de balivernes circulant sur les réseaux sociaux à propos de tout et de rien.
. On peut essayer de les ignorer, cela n’empêche pas leur circulation et encore moins les polémiques qu’elles engendrent.
Cet été la Première ministre finlandaise a fait la une, pour avoir été filmée dans une soirée privée en train de danser. Bien sûr notre Garde des Sceaux, est à la fête avec l’émission sur la parodie de Koh-Lanta à la prison de Fresnes. Chaque jour apporte son lot de polémiques, et la rentrée sera placée sous le signe des restrictions évoluant vers le « rationnement »… Mais les réseaux se disputent sur le sujet des barbecues et de la consommation de viande symptôme de "virilisme"…
La sécheresse, le dérèglement climatique, le « tout électrique », la violence au quotidien, le pouvoir d’achat, les jets privés, les cyber-attaques, la maltraitance animale pour ce qui est du monde en général, sont en compétition avec « la grande démission », le télétravail, les qualités managériales, le leadership, et bien sûr « comment être une fabrique à bien-être » …
Peut-être serait-il salutaire de simplifier les équations de la vie en général et de la vie professionnelle en particulier.
1- Sur la recherche de sens. : Tout ce que l’on a à faire n’a pas forcément un sens profond, et s’il en a un il est possible qu’il nous échappe. L’exigence absolue de sens est absurde et irréaliste.
2- Sur la recherche de bien-être. : À défaut de ressentir du bien-être dans l’effort, la difficulté, la mobilisation, le bien-être au travail est impossible.
3- Sur la bienveillance du management. : La bienveillance est une route à deux voies. Exiger que le management soit bienveillant et ne le traiter avec aucune bienveillance est utopique.
4- Sur le leadership. : Toutes les sottises écrites sur le leadership à partir de citations historiques de grands hommes sont porteuses de confusion et de désorientation. On écoute naturellement les gens compétents et responsables. Ceux qui ne les écoutent pas sont des sots.
5- Sur le recrutement. :Si vous ne parvenez pas à recruter, c’est que vous vous y prenez mal. Chercher des excuses dans le détachement des jeunes générations, leurs différences avec les anciens, est irresponsable. Remettez en cause vos pratiques et vos processus, pas les candidats potentiels.
6- Sur la grande démission. : Les gens vous quittent pour leurs raisons. Vous n’en êtes pas la cause dans la plupart des cas. « Let them go ». Il leur appartient de vérifier que l’herbe est plus verte chez les voisins. Certains en reviennent.
7- Sur le « quiet quitting ». consistant à en faire un minimum, et le fait qu’il serait dû aux jobs manquant de sens… Au-delà du point 1 ci-dessus, nombre de personnes ne tiennent ni à s’impliquer, ni à être responsabilisées, ni à s’engager, ni à se mobiliser. Ils font le job « basique », dans le respect des horaires et de la présence requise. Si ce type de collaborateurs ne vous convient pas, ne les recrutez pas.
8- Sur le stress et la boule au ventre. : C’est un état de tension qui tient à la représentation que l’on se fait d’une situation et d’un environnement. La règle est simple, si votre environnement ne vous convient pas, changez-le. Si vous ne pouvez pas le changer, changez-en.
9- Sur le management toxique et les PN. : Il y a des managers toxiques, ce ne sont pas tous des pervers narcissiques. Certains sont simplement de gros lourdauds et d’autres de grossiers personnages. Ne restez pas dans une entreprise qui promeut des managers toxiques. Alternativement, éloignez-vous d’eux le plus possible.
10- Sur l’empathie. : Elle s’apprend. Ce n’est pas une qualité innée. Peu de personnes ont appris l’empathie. Peu de formations à l’empathie existent. Il est souvent préférable de promouvoir la compréhension et la courtoisie professionnelle. Cela réduirait le recours à la complaisance, toujours néfaste à terme.

Beaucoup de personnes cherchent à être ce qu’elles pensent que l’on attend d’elles, plutôt qu’à chercher à se construire dans leur unicité, ce qui n’est ni simple à réaliser ni aisé à assumer. C’est pourtant ce qui permet d’être, finalement, en accord avec soi-même.
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La pression de conformité est de plus en plus forte, mais il faut bien admettre qu’elle n’est que la pression de l’environnement que l’on choisit de fréquenter. Revoir le point 8…
En vous souhaitant un agréable mois de septembre…

Bien cordialement,

Gérard-Dominique CARTON

La lettre du GCCG - Sept 2022- Balivernes