Groupe Gérard Carton
La passion des solutions

Il était une fois...

Le Groupe Gérard Carton vous propose tous types de lectures, longues ou brèves, souvent teintées d'humour mais toujours sérieuses...

Il était une fois. …

Nombre de publications, y compris des publications savantes, économiques, peuvent se lire sous l’angle des contes de fées, mais la palme revient sans aucun doute aux publications sur le management …

Il fit ceci et cela et ses employés vécurent heureux toute leur vie … Il était un tyran, fut touché par la grâce de l’écoute et devint bienveillant … Il a été conquis par l’agilité et le Monde de la performance s’est ouvert à lui … Il a écouté son coach et a été promu … Il a développé ses softs-skills et tous les problèmes de l’équipe ont été résolus. …

Et avant cela, le lecteur était étudiant, et a été sensible aux contes de fées racontés par les écoles sur les carrières fabuleuses qui les attendent s’ils s’inscrivent chez eux…

Dans la fonction RH, les contes de fées commencent avec la marque employeur, se poursuivent avec le recrutement, la formation, la gestion des mobilités et des carrières, des expatriations, avec la politique salariale, la RSE et la communication interne. …

Il était une fois un employeur insensible aux effets néfastes pour la planète de l’empreinte carbone de son entreprise. … Car dans les contes de fées, il y a toujours un ou des méchants, qui soit sont battus par les héros, gentils, déterminés et admirables, soit changent et se transforment par prise miraculeuse de conscience …

Le conte de fées a pour raison d’être de donner espoir surtout quand tout va mal et de faire confiance à l’avenir à long terme.. Les valeurs sous-jacentes sont la morale, les qualités de cœur, la persévérance, la résilience, la justice, l’amour, accompagnées de la croyance selon laquelle les « méchants » ne gagnent qu’à court terme, et que les situations difficiles sont toujours vaincues.
Dans les contes, les méchantes sorcières et les méchants sorciers ne gagnent jamais. Dans la vie « réelle », ce n’est pas vérifié. Alors en complément des contes de fées il y a la promesse d’un paradis dans lequel les derniers seront les premiers et le bonheur éternel une fois quitté ce triste et pénible monde.

Les contes de fées sont une plaie, car ils jouent sur l’inconscient. « Tout ira bien », « cela s’arrangera », tout ce qui ne nous tue pas nous renforce », « le pire prépare le meilleur », « demain sera un autre jour », la persévérance vient à bout de l’échec », « garder espoir », « les difficultés sont un test à la volonté » « Dieu ne t’envoie que des épreuves que tu peux réussir. » … tout cela est gravé dans les logiciels de nombre de personnes qui, quand les difficultés s’imposent, finissent par croire en la chance et la malchance.

La lucidité est absente des contes de fées, car elle n’est pas magique, romantique, inspiratrice, et elle est bloquée par l’inconscient qui veut continuer de croire parce que « les miracles, ça existe », « la chance, ça existe. », et que ceux qui disent le contraire ne sont que de fâcheux pessimistes, présomptueux de surcroît.
Les réseaux sociaux favorisent la croyance dans les miracles, pour les jeunes et les moins jeunes. Tik Tok fourmille de vidéos dans lesquelles un inconnu vient au généreusement au secours d’un SDF, un vilain raciste est démasqué, puni et éventuellement converti, les méchants subissent un karma spectaculairement pénalisant ; les gentils, les paumés, les « malchanceux » s’en sortent toujours in fine, continuant d’enraciner les contes de fées dans l’inconscient des visionneurs.

Il y a des moments dans la vie au cours desquels il faut changer de logiciel, s’évader des contes de fées, prendre la réalité à bras le corps et le taureau par les cornes, ce qui, j’en conviens, demande des efforts. .
Ce que l’on n’apprend pas avec les contes de fées est un principe d’une grande simplicité : « demander » et « apprendre »
• Demander de l’aide, des moyens, du support, du transfert d’expérience … Plutôt qu’espérer un miracle…
• Apprendre, car c’est la clé d’un avenir paisible et notamment apprendre à s’entourer de personnes qui ne chantent pas les louanges des contes de fées et ne vous racontent pas d’histoires.

En synthèse,
• Plutôt que lorgner la pelouse plus verte du voisin, commencer par arroser la sienne.
• Sortir de la douce léthargie faite d’espoir de lendemains meilleurs et commencer sérieusement à les construire.

On a le droit de préférer les contes de fées ; la transition vers moins de stress et plus de quiétude peut consister dans sa vie personnelle à s’imprégner de l’ancienne philosophie d’Okinawa avec son maître mot : « nankurunaisa. », « signifiant qu’avec le temps tout se résout. » invitant à la patience, l’harmonie avec la nature, la pratique de la méditation …

En vous souhaitant le meilleur,

GDC


Gérard-D Carton.

La lettre du GCCG- Juillet II-