Publié dans Pensées du jour - Divers
Le rôle de l’humour dans le processus cognitif a dès l’origine mobilisé les pères de la psychologie moderne. Dans leur lignée, des chercheurs de l’université de Ratisbonne (Allemagne) ont présenté à des volontaires des photographies de scènes violentes, accompagnées soit d’une légende de description factuelle, soit d’une légende humoristique. Exemple : en dessous de l’image effrayante d’un serpent sur le point de mordre, d’un côté une légende expliquant que, bien qu’il n’ait pas de dents, ce serpent peut tuer en étouffant sa proie, de l’autre une légende indiquant : « Quand on vend ses œufs dans son supermarché préféré, Henriette peut devenir très méchante ». Les participants confrontés aux photographies accompagnées de légendes humoristiques ont ressenti moins de stress que ceux exposés aux mêmes images avec légendes factuelles. De surcroît et contrairement à l’intuition, les participants à légende humoristique ont mieux mémorisé à la fois l’allure générale et les détails de la photographie que les participants à légende factuelle.
Pour Bergson, l’humour s’adresse à l’intelligence plus qu’à la sensibilité. L’étude des psychologues de Ratisbonne laisse penser qu’il influence les deux.