Publié dans Pensées du jour - Connaissances utiles
Aux Etats-Unis, des dispositifs de lancement d’alerte (whistleblowing) sont en place dans la plupart des grandes organisations, publiques et privées. Des chercheurs de l’université Vanderbilt (Nashville, Tennessee) se sont demandés si la propension à dénoncer des comportements contraires à l’éthique varie avec le niveau hiérarchique.
En analysant l’historique du whistleblowing dans une quinzaine d’agences fédérales, ils ont constaté qu’on dénonce d’autant moins qu’on progresse dans la hiérarchie. Ce phénomène est général et non limité à l’encadrement supérieur dont on pourrait penser qu’il dénonce peu parce qu’il se sent responsable des écarts de conduite dans l’institution.
Dans une étude complémentaire, les chercheurs ont proposé à des volontaires des jeux d’entreprise dans lesquels ils étaient conditionnés pour se sentir appartenir à l’encadrement supérieur, au middle-management ou au personnel subalterne, et où l’occasion leur était donnée de dénoncer des comportements irréguliers. Les participants réputés appartenir à l’encadrement supérieur ont moins dénoncé que ceux relevant du middle-management, eux-mêmes moins portés au whistleblowing que ceux de rang subalterne.
L’analyse du comportement des participants a montré que ceux auxquels avait été assigné un rang hiérarchique élevé avaient tendance à défendre plus fortement l’entreprise que ceux de niveau inférieur. L’ignorance ou l’indulgence manifestée par le haut de la hiérarchie à l’égard des comportements non éthiques pourraient, selon les chercheurs, s’expliquer par son désir de ne pas déstabiliser l’organisation.