Dessine-moi un manager

Dessine-moi un manager dirait le Petit Prince de nos jours … à tous ceux qui parlent de leur « boîte » pour qualifier leurs Entreprises, et ceux qui détaillent des organigrammes en forme de « boîtes » reliées par des traits plus ou moins épais, voire, parfois des pointillés dans les organisations matricielles « agiles » …

Le pilote interrogé dessinerait alors une caisse (boîte ?) avec quelques aérations… Invitant le Petit Prince et les lecteurs à faire travailler leur imagination plutôt que de reproduire des stéréotypes.

Imaginer le management d’aujourd’hui et celui de demain requiert beaucoup de créativité. S’il est démontré que l’on ne peut réellement prévoir l’avenir, on peut vouloir construire le futur, repartir des bases et ouvrir des perspectives.

À la base se trouve l’utilité .

Un manager doit être utile à l’entreprise, à ses collaborateurs et à ses pairs.

L’alternative est l’inutilité , celle fondée sur un rôle de releveur de compteurs ou de simple transmetteur de directives.

Utile à l’entreprise en concevant une organisation du travail optimale résultant en une valeur ajoutée certaine, qu’il s’agisse d’optimisation budgétaire des dépenses ou des revenus.

Utile à ses collaborateurs en agissant avec constance, en les guidant vers la performance et en rendant les valeurs opérationnelles. Les missions de base du manager sont formulées avec des verbes d’action : Aider, Accompagner, Informer, Communiquer, Impliquer, Développer, Exiger, Obtenir, Sécuriser, Produire, Initier, Travailler…

Utile à ses pairs, en instaurant et pérennisant une relation constructive d’entre-aide, de coopération et de compréhension mutuelle passant par l’alignement des orientations et des objectifs.

L’utilité s’inscrit dans la durée et dans la durée une chose est constante : Les situations changent. Cela induit trois compétences essentielles :

• Anticipation , car « que celui qui n’anticipe pas se prépare à gémir » (L de Vinci)

• Adaptabilité , car « La distinction réelle se fait entre adaptés et inadaptés : le reste est littérature » . (Fernando Pessoa / Le livre de l'intranquillité)

• Ardeur : antonyme du découragement dans l’adversité et la difficulté, elle anime la force de caractère et elle est communicative.

Le management situationnel s’impose comme un savoir-être autant qu’un savoir-faire. La capacité à apporter des réponses différentes dans des situations différentes est autant un signe d’intelligence que de créativité. Si l’on continue de faire ce que l’on a toujours fait, on obtient ce que l’on a obtenu… En l’occurrence, dans une situation nouvelle, appliquer la recette d’une situation ancienne produit toujours une erreur. Répéter une erreur en fait une faute. En management les fautes ont des conséquences lourdes.

Manager en cette période complexe nécessite une approche holistique. Prendre les situations dans leur ensemble, en appréhender la complexité, en identifier les composantes, ce qui revient à savoir diagnostiquer les situations. Elles englobent les personnes (clients, collaborateurs, pairs, hiérarchiques), les moyens à disposition, le réalisme des objectifs / ambitions. Enfin, se souvenir que la durée est faite de rythmes. La maîtrise des rythmes donne un avantage substantiel. Être en maîtrise de son agenda, faire échec aux chronophages, varier les rythmes et les adapter aux situations et circonstances, jamais speed, jamais slow…

Cela se résume au bon usage de la patience. Elle fait toujours, avec l’humilité, partie du bouquet de la sagesse.

En vous souhaitant d’agréables vacances,

Cordialement,

Gérard D Carton