Publié dans La Lettre du GCCG - Divers
Pourquoi les bureaux de certains managers sont-ils si spacieux ?
Pour tenter de faire cohabiter intelligence et ego...
Mais c'est utopique, car lorsque les ego entrent dans une pièce, l'intelligence en sort. Et c'est là le drame non seulement des personnes frappées d'egobésité, mais aussi celui de leurs collaborateurs et collègues.
L'egobésité est une pathologie paradoxalement répandue et peu connue. Les "fortes personnalités" en sont souvent atteintes. Les symptômes de cette pathologie sont nombreux, et c'est la réunion de plusieurs d'entre eux qui caractérise la maladie, voici les sept majeurs :
Le monde tourne autour de l'egobèse car il est le centre du monde. Il est incapable d'avoir une autre perspective que la sienne. Il abuse du mot "je", et n'utilise le mot "vous" que pour parler de ce qui ne va pas, des erreurs, des fautes, des récriminations, ou donner des ordres.
Il est certain d'être le plus intelligent, le plus malin, le plus fort, et même si la nature ne l'a pas gratifié d'un look de jeune premier, le plus beau tout de même, par le vécu de sa beauté intérieure. Il s'aime.
Ce qu'il ne sait pas, n'a pas appris ou ne comprend pas est, pour lui, insignifiant. Il n'apprend que ce qui peut lui être utile, directement, immédiatement, et qui vient renforcer sa réalité et sa vision du monde.
Il est pétri de nombreuses certitudes (au-delà de celle de son intelligence), exprimées de façon binaire. Il est manichéen, avec une tendance à la schizophrénie, car sa réalité est protéiforme, fonction des situations et des interlocuteurs. En clair, il est inconstant dans ses opinions, ses avis, ses décisions, avec une seule constante : "je dis, pense, fais, ce que je veux, quand je veux, comme je veux. Les gens qui s'en émeuvent ne me comprennent pas. Ils sont bêtes".
Toute contrariété se transforme rapidement en colère, voire en fureur. (J'allais écrire Fuhrer). L'egobésité rend incapable de gérer des frustrations.
Il a un constant besoin de reconnaissance et de valorisation. Il lui faut être emblématique, adoré, estimé, aimé... Il ne déteste pas être craint à défaut d'être apprécié. Sa supériorité doit être admise par tous.
S'il décide un jour que l'humilité est "bien", alors il veut être le plus humble du monde et pourquoi pas, de l'univers.
En management, l'egobésité fait souvent faire de graves erreurs et toujours des dégâts collatéraux irréversibles.
Toute personne frappée d'egobésité devrait suivre une thérapie lui permettant de réduire, dans l'ordre, son égotisme, son égocentrisme, sa captativité, son narcissisme et de s'équilibrer dans l'estime d'autrui et de soi.
Gérard Dominique CARTON