Publié dans La Lettre du GCCG - Changement
Le changement est un sujet « d’actualité » depuis un peu plus de 3000 ans.
Le changement change sans cesse.
Aujourd’hui, des paramètres nouveaux viennent encore compliquer le processus, et notamment la mondialisation avec ses effets culturels, démographiques et linguistiques.
La question de la culture d’entreprise se pose toujours, implicitement ou explicitement.
Dès que l’on regroupe trois personnes apparaissent des données culturelles en réponse au contexte ainsi formé.
Ces trois personnes doivent communiquer, et donc choisir un « style » de communication, un langage, et s’ajuster en fonction de leurs âges respectifs.
Sans parler du sempiternel « décalage de génération » qui tient relativement du mythe installé, il est évident que les attentes « personnelles et professionnelles » varient avec les tranches d’âge, les niveaux d’éducation, les types d’éducation, le contexte et les cultures d’origine.
Que l’on parle de « valeurs » ou de « principes », le concept de «différences culturelles » est à présent au cœur des problématiques de changement.
Quatre facteurs se dégagent : 1.
L’élargissement des horizons professionnels implique un besoin d’ouverture des horizons personnels.
Il est aujourd’hui nécessaire d’intégrer la dimension internationale dans chaque réflexion.
Or on ne pense pas de la même façon d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre.
2.
Les langues sont différentes, et véhiculent des concepts différents.
Une convention implicite fait de l’Anglais une langue de rapprochement.
Or l’Anglais « international » est toujours une traduction et à ce titre véhicule des concepts différents pour les interlocuteurs de langues maternelles différentes.
Les connotations des mots ne sont pas vécues avec la même intensité selon qu’ils ont été appris dans l’enfance, l’adolescence ou l’âge adulte.
C’est pourquoi, par exemple, les expressions familières ou vulgaires ne sont pas ressenties de la même façon par les personnes de langue maternelle et « les autres ».
3.
La compréhension des « routines culturelles » d’autres cultures que la nôtre devient un atout majeur.
Elle était auparavant l’apanage des diplomates, elle est à présent fondamentale pour les cadres d’entreprises, même s’ils ne sont pas destinés à gérer l’export / import.
4.
Les pays « émergents » ont une démographie dynamique, qui viendra encore changer le paysage des ressources humaines dans les vingt prochaines années.
Les conséquences pour les Entreprises : 1.
Concevoir le changement comme un allié et développer autant l’ouverture des esprits que les attitudes de coopération en interne et en externe 2.
Concevoir et mettre en œuvre des politiques de Ressources Humaines intelligentes et de nature à répondre aux attentes nouvelles des collaborateurs.
La référence d’emploi est à présent planétaire et internationale.
3.
Intégrer la dimension pluriculturelle dans son management.
4.
Faire de sa capacité de changement un atout concurrentiel.
Les conséquences pour les managers 1.
Apprendre à, entendre et s’exprimer, dans au moins deux langues, y compris pour les Anglais et Américains.
Ne maîtriser qu’une seule langue deviendra de plus en plus une vulnérabilité 2.
Apprendre à se débarrasser de jugements de valeur sur les autres cultures, pour pouvoir les comprendre.
L’empathie culturelle devient chaque jour un atout majeur.
3.
Apprendre à conduire le changement et à anticiper sur les évolutions culturelles, et les conséquences en communication des évolutions technologiques.
4.
Apprendre à réutiliser leur « cerveau droit » et sortir des solutions linéaires, analytiques pour concevoir des schémas de pensée ouverts et parallèles.
Tout ce qui précède peut paraître « conceptuel » ou faire naître le besoin d’exemples concrets.
En voici quelques uns : • Les premières « puissances mondiales » exercent une influence économique et sociale considérable sur le reste du monde.
L’Asie est en marche pour occuper les premières places sous peu.
La culture Asiatique, sa démographie, ses langues, exerceront une influence majeure sur les stratégies d’entreprises qui devront concevoir des modèles compatibles avec cette nouvelle donne.
« Doing business as usual » ne permettra pas à ces Entreprises de conserver leur place, ni leurs clients.
Qu’elles soient en B2B ou en B2C.
Il suffit de regarder les dernières acquisitions en occident de Groupes Asiatiques pour s’en convaincre.
• En 1900, l’Angleterre était la première puissance mondiale.
Aujourd’hui les Etats‐ Unis sont rattrapés par la Chine et l’Inde.
• 25% des enfants les plus doués en Chine représentent le triple de la population totale de la France.
Cordialement
Gérard D Carton