Groupe Gérard Carton
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De la colère...

Le Groupe Gérard Carton vous propose tous types de lectures, longues ou brèves, souvent teintées d'humour mais toujours sérieuses...

On parle beaucoup de colère depuis des mois, voire des années. Les médias nous en bassinent tous les jours.

Cela a pris une dimension nationale notamment avec les gilets jaunes, c’est quotidiennement entretenu notamment par un parti politique qui en a fait son leitmotiv, au point de flirter outrageusement avec la haine et quelques associations destructrices. La colère est excusée, acceptée, légitimée, voire encouragée.

La colère fait des dégâts considérables, d’autant qu’elle est contagieuse et qu’à la colère des uns répond la colère des autres, créant des conflits sans fin.

En entreprise, il existe peu de dispositifs ou process de gestion de la colère. Ce sont souvent les managers de proximité et lorsqu’ils n’y parviennent pas les RH qui ont à traiter les situations pénibles qui en naissent. .

Origines de la colère. .

Elle est le contraire de la maîtrise de soi. Se mettre en colère et être en colère commence sur le renoncement à se maîtriser.

Elle a pour source une ou des frustrations, et une ou des peurs aggravées par deux éléments :

  1. La banalisation générale de la colère dans la société.
  2. L’impression, le sentiment que « c’est normal » (voire sain) de ressentir de la colère lors de contrariétés, injustices, chagrins, déceptions, ennuis, dépits, déboires, échecs, revers, trahisons, agressions …

Les causes évoquées pour justifier, expliquer sa colère sont pratiquement toujours du fait d’autrui et/ou de l’environnement. Il est rare qu’une personne en colère se sente en tort et l’explique par une absence de maîtrise de soi. Certaines arrivent à reconnaître leur tort de s’être mises en colère lorsque celle-ci est retombée.

Logique de la colère. .
L’ego est menacé, l’émotion négative s’impose, il n’y a pas de mots pour exprimer son mécontentement, on se sent « en danger » d’existence, on réagit primairement et souvent violemment.
Les gens « agressifs » sont des gens en colère permanente, ils sont sous son emprise, et ne parviennent pas à en reprendre le contrôle de soi.

Gestion de la colère. .
Lorsqu’en colère, l’activité cérébrale est intense, mais limitée à une zone. Une étude réalisée par des chercheurs de l’université du Zhejiang a été publiée pour annoncer la découverte de nouvelles cellules cérébrales responsables de la réaction agressive lors d’une colère et une nouvelle région dans le cerveau qui semble jouer le rôle de médiateur en termes de déclenchement d’un comportement agressif en cas d’énervement. Ce circuit neurologique se trouve dans la partie du cerveau dite Substantia Innominata postérieur (pSI). Lorsque cette zone est activée, la colère et les comportements agressifs « s’imposent ».
Ce qui peut activer cette zone. ?
Des sons, des odeurs, des mots, le ton que nous percevons et bien sûr la « colère » de nos interlocuteurs, se sentir « menacé » …

La colère est un voile sombre recouvrant l’intelligence. . L’activation de l’intelligence est le seul moyen de se contrôler. On peut « intelligemment » analyser l’environnement, les propos, et s’y entraîner. Sans intelligence, on ne peut trouver les mots adéquats.
Exemples. ?
Un boxeur en colère perd toujours. Les boxeurs de haut niveau ont appris à gérer la colère, être indifférents aux provocations, aux insultes, aux agressions verbales.
Un diplomate en colère, s’il est diplomate, use d’un stratagème. Un diplomate n’est jamais en colère.
Un manager en colère dit toujours des sottises. J’ai eu l’occasion, il y a bien longtemps de suivre une formation et un coaching « anger management » à NY. « Dans une situation où vous sentirez la colère monter en vous, levez-vous calmement, demandez à votre/ vos interlocuteurs de bien vouloir vous excuser un instant, quittez la pièce, allez faire le tour du pâté de maisons, revenez quand le calme vous a rejoint. . ». C’est simple, et très efficace. Si vous êtes l’objet de la colère de votre/vos interlocuteurs, votre absence leur permet aussi, la plupart du temps, de retrouver leur calme.

Que faire de tout cela ?
Dans la voie du samouraï, il est dit, une fois pour toutes que
« c’est le comble de la folie pour un samouraï de perdre le contrôle de lui-même. »

En pratique :
• Abandonnez l’illusion selon laquelle la colère est saine, ou qu’elle peut être une réponse adéquate, encore plus qu’elle est un » droit ».
• Privilégier l’intelligence, pour cela prendre de la hauteur, du recul.
• Toujours se souvenir que certaines personnes usent du stratagème consistant à vous mettre en colère pour mieux vous dominer et vous faire apparaitre comme ayant tort.
• Regardez en arrière … Chaque fois où vous avez cédé à la colère, cela n’a rien fait de positif, au contraire.
• Si un de vos interlocuteurs est en colère, trouvez de quoi il a peur, et identifiez ses frustrations.
o Pour cela, pratiquez par questionnement calme et spécifique.
o Bannissez les questions au premier degré sur ses peurs et frustrations, cela risquerait de les augmenter.
o Faites-le parler de sa situation, de ses ressentis, de sa « réalité ».
o N’argumentez pas, ne contredisez pas, faites spécifier ses propos avec un ton bienveillant.
o Identifiez ce qu’il attend de vous, précisément, et posez-lui la question. Très souvent, nos interlocuteurs souhaitent que l’on « légitimise leur colère », ce n’est pas un service à leur rendre … ce que vous pouvez faire de mieux est les accompagner vers le calme et la maîtrise de soi.
• Si vous êtes souvent / régulièrement en colère, consultez ou parlez avec une personne de confiance, calme. Envisagez un coaching « gestion de sa colère », avant d’en devenir l’esclave. Vous n’êtes pas né en colère … Ne pas savoir gérer sa colère revient à tenter de l’enfouir, ce qui se révèle dangereux pour sa santé et in fine pour autrui, car elle explosera avec la goutte d’eau qui fait déborder le vase…

En vous souhaitant beaucoup de calme,

Très cordialement et calmement vôtre. ,

GDC

La lettre du GCCG- Août 2024-