Groupe Gérard Carton
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Lettre GCCG Janvier 2021

Le Groupe Gérard Carton vous propose tous types de lectures, longues ou brèves, souvent teintées d'humour mais toujours sérieuses...

Le management 2021 va devoir prendre en compte des paramètres qui jusqu’à présent étaient secondaires sinon ignorés.

L’effet Arlésienne : Jusqu’à février 2020, « la présence » était un critère essentiel d’évaluation et d’appréciation. Il faut bien reconnaître qu’il s’agissait en premier lieu de la présence « physique » avec son cortège d’heures et de RTT. Depuis 2020, la « présence » tient beaucoup plus à « ce qui est accompli » .
Avoir de la présence prend d’autant plus de force qu’elle est « conceptuelle » , n’en déplaise aux pragmatiques vertébrés. Le nombre de « visios » n’y change rien ou peu.

Challenge managérial associé : Être « présent » sans être là, « encourager la présence « conceptuelle » des collaborateurs, et diminuer les intrusions « SMS, vidéo, mails » .

« L’effet hétéronomie » : Elle est définie par le besoin de recevoir, de l’extérieur des règles et instructions pour agir, adopter des comportements. Les managers « contrôlant » « directifs » « Césarien » ou « Jupitérien » vont devoir basculer vers un mode managérial responsabilisant et délégant. L’hétéronomie s’acquiert et se développe sous l’effet d’un management « hyper contrôlant » .

Challenge managérial associé : Parce que la capacité d’initiative sera de plus en plus l’alliée de la performance, le management devra promouvoir intelligemment l’initiative et l’autonomie de chacun des membres des équipes et concevoir un mode d’animation boostant la confiance en soi des collaborateurs.

« L’effet Incertitude » : La plupart des humains savent que le doute est inséparable de l’intelligence et pourtant beaucoup s’attachent à rechercher, enraciner et diffuser des certitudes. 2020 aura été un champ inépuisable d’expérience du rejet viscéral de l’incertitude et de démonstration de son omniprésence.
Entre les confinements, semi-confinements, couvre-feux, les vagues, les traitements et les dispositifs imposés au nom de l’urgence sanitaire et du civisme, télétravail partiel ou total, alternant, chômage partiel ou total, la course aux vaccins, les risques, les contacts, et la crise sociale rampante, les infos et l’intox, le Brexit, et Mauricette, nous avons été servis.

Challenge managérial associé : La seule certitude que peuvent absolument partager les humains n’est pas réjouissante. Faire de l’incertitude une alliée et non une menace. Cesser de la combattre, la prendre en compte et l’intégrer dans les stratégies. Pour cela, installer la pratique du management situationnel. Les situations priment, et si demain est par définition un autre jour, ce sera surtout un jour différent. Toujours avoir au moins une alternative, même si l’on se veut optimiste.

« L’effet optimisme » : Croire en un avenir meilleur et que tout finira par s’arranger est plaisant. Il n’en reste pas moins que la meilleure façon de ne pas résoudre un problème est de ne pas s’en occuper. 2021 devra être placée sous le signe managérial de la lucidité. Les contes de fées et les films d’horreur sont au mieux des distractions au pire des agents secrets de la procrastination. On peut avoir le moral et rester lucide. C’est d’ailleurs la meilleure chance (statistique) de réussir ce que l’on entreprend.

Challenge managérial associé : Diffuser et entretenir un moral d’acier construit avec lucidité dans un environnement anxiogène. Le monde est anxiogène par nature et cela d’autant que les mauvaises nouvelles voyagent plus vite et plus fréquemment que les bonnes. Avoir un moral d’acier consiste à accepter l’existence de mauvaises nouvelles, et pour autant travailler à en produire de bonnes.
Aucune personne ne peut résoudre tous les problèmes du Monde. Chacun peut faire ce qu’il a à faire le mieux possible. Toute entreprise, toute organisation a des « clients ». Faire chaque jour que nos clients soient pleinement satisfaits, œuvrer pour cela, avec détermination et méthode.

« L’effet GPS » : Il vient naturellement de l’apprivoisement et de la banalisation des technologies. « Avant » , lorsque l’on prenait la route, on réfléchissait à l’itinéraire, on le planifiait, au moyen d’une carte routière. Aujourd’hui, on n’a même pas à « réfléchir » , il suffit « d’obéir » au GPS. On lui dit où l’on veut aller et il nous y dirige.
En management, l’effet GPS consiste à produire les process donnant la route à suivre pour parvenir à destination. Certaines Entreprises ont des centaines de process, et même des process de production des process. C’est rassurant et parfois bigrement bureaucratique, ce dernier point étant le plus souvent considéré somme un mal nécessaire ou un effet secondaire inévitable.

Challenge managérial associé : Réfléchir à des process « différents » , par exemple le process innovation, le process changement, le process développement des compétences, le process développement de l’autonomie et de l’initiative, le process délégation ( de responsabilité, pas de tâches), le process réussite, etc. Simplifier / éradiquer les process « non directement utiles » aux clients, les passer au crible de la « l’anti-bureaucratie » .

« L’effet Proust » : À la recherche du temps perdu… Tant de temps est « gâché » par une forme de laxisme et une sorte de lâcheté normative. Souvenons-nous que plus on donne de temps aux gens, plus ils en prennent et moins on en a. Le temps perdu est par définition du temps passé sur des tâches ou des réflexions inutiles, contreproductives. Le temps perdu est aussi le temps passé à refaire ce que l’on aurait dû « bien faire » la première fois. D’où quelques bonnes pratiques comme la préparation, la réflexion en amont des décisions, l’approche méthodique, la recherche de gains de temps, la concertation stratégique, la relecture pour lisibilité et justesse des mails, etc.

Challenge managérial associé : Se débarrasser du biais de préférence pour l’action et en débarrasser ses collaborateurs. En particulier chasser le temps perdu en « visioréunion » , « SMS laconiques et dévastateurs » et autres mails en rafale pour combler le vide des présences physiques. Il y aura probablement recours à plus de télétravail dans l’avenir qu’il y en eut dans le passé, et l’optimisation du temps sera un enjeu majeur de performance. Ce n’est pas parce que l’on perd moins de temps dans les transports qu’il faut accepter d’en perdre en télétravail.

« L’effet de l’Arche » : Lorsque les collaborateurs d’une entité se sentent obligés de communiquer avec leurs homologues d’autres entités par le truchement de leurs chefs respectifs, cet effet joue à plein pour la création de dysfonctionnement et le ralentissement de l’organisation.

Challenge managérial associé : Encourager les collaborateurs d’entités différentes à se parler et trouver ensemble des solutions plutôt que de recourir systématiquement à la hiérarchie. Accepter les solutions acceptables et empêcher son ego d’interférer.

« L’effet CN- » : Le syndrome de contextualisation négative apparaît dès lors que l’on reçoit en quantité importante des informations négatives. 2020 sera une des années les plus chargées de cet effet. La CN- est involontaire, inconsciente et « naturelle » . Elle baisse l’énergie, la créativité, globalement la performance et favorise l’émergence de symptômes dépressifs.

Challenge managérial associé : Prendre en compte la CN- pour la réduire ; favoriser le partage des réussites, des succès, des « vraies bonnes nouvelles » , commencer ses interfaces sur des notes « constructives » , conclure aussi sur des notes positives. Cela autant pour soi que pour autrui. Les managers n’échappent pas à la CN-. Les Dirigeants non plus. Parler de ce qui ne va pas est utile, bien en parler est nécessaire, « ni diminuer, ni augmenter, toujours pratiquer le ‘mais dièse’. »


Mais bémol : C’est du beau travail, mais remis en retard.

Mais dièse : C’est en retard, mais c’est du beau travail.

En vous souhaitant une agréable reprise,

Bien cordialement,

GDC

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Gérard-Dominique Carton- La lettre du GCCG © Janvier 2021