Publié dans La Lettre du GCCG - Stratégies managériales
Ce n’est pas parce que l’on réussit que l’on est heureux, c’est parce qu’on a décidé d’être heureux que l’on réussit.
L’analyse du discours des personnes s’estimant « heureuses » fait ressortir quatre éléments concomitants dans leurs vies.
1/ Elles éprouvent du plaisir à faire ce qu’elles font : Leurs métiers, leurs travaux, leurs missions, sont une source de satisfaction.
Elles aiment ce qu’elles font et ont à faire.
2/ Elles sont « engagées » / « impliquées » : Elles utilisent leurs forces, leur énergie, pour être productives et constructives.
Elles avancent, progressent, risquent, innovent, sont engagées dans l’action pour obtenir des résultats.
3/Elles ont de l’endurance
Difficilement découragées, elles surmontent les difficultés qu’elles rencontrent et aident ceux qui sont en difficulté, se plaignent peu, sont compassionnelles sans excès, ne considèrent pas les obstacles comme injustes ou irritants mais au contraire comme des opportunités de grandir.
4/ Elles sont décidées à être heureuses. Pour elles le bonheur n’est pas la résultante de conjonctions favorables et de « chance », mais un objectif constant, lucide et réaliste.
Il n’est besoin de faire des observations scientifiques pour établir un lien direct entre performance et sentiment d’être heureux.
S’il est évident que des gens malheureux peuvent tout de même être performants, il est encore plus évident que le sentiment de bonheur augmente la performance, en particulier chez ceux qui ont des responsabilités managériales et doivent diriger des personnes.
Pourquoi ?
Parce que lorsque l’on est malheureux, on est de fait pessimiste, et que le pessimisme ne donne pas des ailes pour trouver des solutions, réaliser des projets et engendrer l’enthousiasme.
Parce que lorsque l’on est heureux, on a plus confiance en l’avenir, et donc qu’on le dessine différemment.
Ce n’est pas parce que l’on réussit que l’on est heureux, c’est parce que l’on a décidé d’être heureux que l’on réussit.
Ce n’est pas parce que l’on a la santé que l’on est heureux, c’est parce que l’on a décidé d’être heureux que la santé est au rendez-vous.
Ce n’est pas parce que l’on réussit ses projets que l’on est heureux, c’est parce que l’on a décidé d’être heureux que l’on bâtit des projets réalisables.
Chaque manager devrait avoir comme objectif d’être heureux dans sa vie avant d’avoir comme objectif d’être performant, en particulier dans sa mission managériale.
Le bonheur est aussi contagieux que le malheur.
Le non-choix du bonheur revient à laisser le champ libre au « malheur ».C’est un non-choix dévastateur.
Le bonheur est immatériel, il ne se trouve pas dans la possession de « choses », mais au contraire dans la maîtrise de sa destinée par des choix aussi intelligents que légitimes.
Parce qu’il est immatériel, il est très facile à partager.
COMMENT SE DIRIGER VERS LE BONHEUR ?
1/ Le vouloir. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. (Spinoza)
2/ S’engager dans ce que l’on veut faire et ce que l’on veut être.
3/ S’impliquer dans l’action pour des résultats. La réussite ne s’obtient pas par des « intentions » mais par des actes).
4/ Accepter les difficultés pour ce qu’elles sont, une mise à l’épreuve de notre volonté, et une invitation à reconsidérer nos stratégies pour en trouver de plus adaptées.
Il faut pour cela savoir « vraiment » ce que l’on veut, être capable de faire des choix, et, de les assumer, et vouloir se donner les moyens de sa destinée.
Pour être champion olympique, il faut s’entraîner chaque jour, intelligemment et avec persévérance.
Ce n’est pas la garantie de le devenir, mais à défaut c’est la certitude d’échouer.
Il faut aussi se débarrasser de stéréotypes et croyances bloquantes.
Cela s’appelle être « ouvert ».
Cultiver les certitudes est paralysant à terme, car, si la nature humaine est assez constante, les situations changent et permettent des évolutions positives.
Il faut enfin se dénier l’évitement et la fuite devant les obstacles, et privilégier les stratégies de résolution, voire de confrontation.
Ne jamais livrer de combats inutiles, pour autant accepter de devoir combattre quand la situation l’exige pour atteindre un objectif.
Les humains ayant l’extraordinaire faculté de « rationaliser » les situations, c’est à dire de les expliquer, d’en identifier (ou imaginer) des causes, des circonstances, des conséquences, et cela très souvent sans l’ombre d’un fait établi mais plutôt avec le concours de croyances fortes, le bonheur est constamment menacé par des rationalisations stupides.
Ainsi certains ne peuvent être heureux car leur situation est, croient-ils désespérée ou leur vie «misérable».
Il suffirait qu’ils changent de croyances pour changer leur vie, mais cela, ils ne le croient pas.
Le regard que l’on pose sur le monde fait notre monde.
Ce n’est pas le Monde qui est « dur », ce sont les gens qui le croient tel qui le font tel.
Dans un corps social, les croyances profondes influencent toutes les décisions parce qu’elles conditionnent les opinions sur ce que l’on peut et doit faire.
Croire qu’une vaste majorité de gens peuvent être heureux et que cela dépend d’eux, n’est pas plus fou que croire le contraire.
Et si cela était… soyons fous pour être performants.
Bien cordialement,
Gérard Dominique Carton