Groupe Gérard Carton
La passion des solutions

Monde et Réalités

Le Groupe Gérard Carton vous propose tous types de lectures, longues ou brèves, souvent teintées d'humour mais toujours sérieuses...

Il est établi que chacun construit son monde et que le monde de chacun n’est le monde de personne d’autre.
Chacun construit son monde à travers ses expériences, son savoir, ses perceptions, ses hypothèses.
Chacun reçoit des informations, les traite ou les ignore, et construit une logique, un modèle.
Chacun possède des filtres à travers lesquels se construisent ses « réalités ».
Ce que chacun de nous nomme « réalité » est notre réalité. Nous partageons quelques réalités avec notre entourage, et cela nous conforte dans l’idée que notre monde est aussi celui d’autrui. Mais c’est faux. Chacun a son monde, sauf dans les sectes et même là…
Parce que nous sommes sincères concernant la représentation de notre monde et de nos réalités, nous croyons que c’est vrai et véritable.
Notre vision du monde (notre monde), est satisfaisante ou pénible, et cela colore les situations que nous rencontrons.
Dans la vie en général et dans des situations compliquées, difficiles, pénalisantes, en particulier, notre modèle de vie conditionne nos comportements (actions) et nos attitudes (réflexion)..
C’est ainsi que, dans une même situation, on observe des comportements très différents des uns et des autres. Nous lisons différemment les situations parce que nous avons des modèles différents, des croyances différentes, des hypothèses différentes. .
Certaines personnes ont des modèles « riches », d’autres des modèles « pauvres », à partir desquels sont faits les choix de vie. .
« Je n’ai pas le choix ». , « nous n’avons pas le choix ». expressions souvent entendues dans les situations où il faut décider ou bien accepter / se résigner à, quelque chose de « pénible », désigne les modèles « pauvres ».
« Il n’y a pas de problème sans solution » désigne les modèles "riches". .
Il existe des miséreux heureux et des nantis malheureux. C’est leur représentation du monde, leur monde, qui fait la différence.
En management, la compréhension de la réalité des mondes « uniques » et « différents » est décisive pour que notamment le climat des équipes soit « correct »..
Croire que nous sommes dans le même monde et vouloir que nous ayons les mêmes réalités est une erreur fondamentale et fondatrice de dysfonctionnements et différends majeurs..
« Notre réalité n’est que notre modèle du monde ».
Nous n’avons pas les mêmes filtres, et chacun utilise trois mécanismes pour construire sa réalité.
1. La généralisation. , par laquelle à partir d’une expérience ou d’un évènement on déduit une généralité pour faire face au monde. Un homme m’a menti, je me dois d’être sceptique. Un homme m’a menti, tous les hommes sont des menteurs. Deux généralisations, la première utile, la seconde faisant construire un modèle « pauvre ».
2. La suppression. , par laquelle nous portons notre attention de manière sélective sur nos expériences, en incluant certains aspects et en en ignorant d’autres. Elle tend à ramener le monde dans des proportions que nous nous sentons capables de maîtriser. Là aussi, elle peut être utile ou « limitante ». Mon responsable (ou bien ce collègue) ne m’apprécie pas, est un classique de suppression par laquelle on se concentre sur les aspects qui viennent conforter notre hypothèse et on « supprime » (involontairement) tous ceux qui viendraient la contrarier.
3. La distorsion. , par laquelle nous réalisons des modifications dans l’expérience qui est la nôtre des données sensorielles. Elle vient de notre capacité d’imagination. Elle est aussi ce qui nous fait interpréter les comportements ou les propos de notre entourage de façon erronée, mais en conformité avec nos hypothèses et nos choix. Par exemple, les poètes, les peintres, les artistes, les romanciers, distordent les réalités pour produire des contenus qui ne correspondent en rien à la réalité, mais sont souvent magnifiques (modèle riche). « Je suis nul » « personne ne fait attention à moi » parce que j’ai le sentiment d’être rejeté par une personne peut autant être une généralisation qu’une distorsion, notamment dans le cas où cette personne manifeste son attachement d’une façon que nous ne comprenons, ne voyons pas.
Ces trois mécanismes par lesquels nous construisons notre monde sont omniprésents chez chacun de nous, et selon que l’on construit un modèle riche ou un modèle pauvre, notre vie est faite en majorité de satisfactions ou d’insatisfactions.
Comment construire un modèle riche ? Celui par lequel nous sommes en contrôle de solutions efficaces, plutôt que plombés par les fatalités de la vie. …
Ici, je risque de « choquer ». :
1- Parce que notre monde se limite à notre représentation du monde (notre modèle), et notre expression de ce monde, celle-ci est limitée par notre vocabulaire et nos capacités linguistiques. Nous vivons notre monde à travers le modèle que nous construisons et qui régente notre vie avec les capacités linguistiques dont nous disposons. Plus nous pouvons exprimer de nuances, plus nous tendons vers un modèle riche, moins nous le pouvons plus nous tendons vers un modèle pauvre.
2- Sans connaître et intégrer les trois mécanismes évoqués ci-dessus (généralisation, suppression, distorsion), nous sommes sous leur influence complète et ne pouvons remettre efficacement notre modèle en question, et risquons en permanence de construire des certitudes limitantes.
3- Se poser des questions sur « notre réalité », faire l’effort de comprendre les réalités d’autrui, se garder de développer des certitudes limitantes et d’user de stéréotypes (croyances partagées par beaucoup ne reposant sur aucune évidence scientifique ou démontrée), s’ouvrir vers la connaissance au sens large, regarder plusieurs horizons, selon plusieurs perspectives et une voie qui permet de développer un modèle riche.
4- Accepter pleinement que des personnes soient insatisfaites, en « mal-être » que cela soit leur choix (même si elles estiment n’avoir pas le choix) et le respecter. Envisager raisonnablement de les aider à comprendre leur modèle, et non de le vivre en certitude absolue.
Comment repérer les modèles pauvres et riches ?.
• Les modèles pauvres sont exprimés à travers des généralités, des mots passe-partout, des propos vagues, des dictons, des lieux communs, des stéréotypes, des silences, des propos « négatifs », affligeants et centrés sur soi.
• Les modèles riches sont exprimés à travers des propos entraînants, ouverts, mesurés, modérés, « positifs », comportant plus de questions que de certitudes limitantes, centrés sur autrui.
Dans les modèles pauvres, on est le centre du monde et souvent seul, dans les modèles riches le monde est vaste et l’on est en interactions.
Comprendre que nous construisons notre monde, qu’il nous appartient entièrement qu’il soit plaisant et que nous y soyons utiles pour autrui n’est pas du domaine de la philosophie, mais de la connaissance.
Le printemps arrive dans quelques jours, la nature renaîtra, certains seront enchantés par les fleurs, d’autres importunés par les abeilles.
Ainsi va le monde. .
Bien cordialement,

Gérard-D Carton.

POUR EN SAVOIR PLUS « LA STRUCTURE DE LA MAGIE » R BANDLER& J GRINDER.

Gérard-D Carton- La lettre du GCCG- Mars 2023 - II