Groupe Gérard Carton
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Qui m'a piqué mes clés ?

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Publié dans La Lettre du GCCG - Leadership

Imaginez un parcours comportant tous les cent mètres deux portes. Le choix d’ouvrir une porte ou l’autre mène sur un autre chemin, comportant à cent mètres deux nouvelles portes, et ainsi de suite.

Les portes que vous avez choisies d’ouvrir dans le passé vous ont conduit sur le chemin où vous êtes aujourd’hui. Il y aura aujourd’hui ou demain deux nouvelles portes. Laquelle choisirez-vous ?

Celle qu’habituellement vous choisissez ou bien « l’autre » ?

Si tout va bien pour vous, si vous êtes satisfait de votre parcours, si l’avenir vous paraît serein et plaisant, alors ne changez pas de porte.

Si en revanche vous avez des désagréments, des difficultés, du stress, des conflits, des batailles quotidiennes, des difficultés croissantes, que vous êtes « insatisfait » de votre vie professionnelle ou de votre métier de manager, prenez le temps de réfléchir au choix de la prochaine porte.

Celle que vous ouvrez habituellement vous conduit toujours à « plus de la même chose ». L’autre s’ouvre sur l’inconnu.

Il est paradoxal, mais fréquent de préférer le connu, même déplaisant, à l’inconnu, toujours synonyme de risques ; ce que l’on maîtrise est toujours moins inquiétant que ce que l’on ne connaît pas. En outre, avec le temps on parvient à s’ajuster aux plus grands inconforts.

Les portes s’ouvrent avec des clés. Quelles sont celles que vous utilisez le plus souvent ?

  • La clé de la facilité, ou celle de l’effort ?
  • La clé de l’antagonisme ou celle de l’entraide ?
  • La clé du scepticisme ou celle de la confiance ?
  • La clé de l’aplomb ou celle de l’estime ?
  • La clé de l’ego ou celle de l’intelligence ?
  • La clé de l’hostilité ou celle de la bienveillance ?
  • La clé du pouvoir ou celle du devoir ?

Les clés que l’on utilise le moins paraissent superflues ; on est, au bout d’un moment, tenté de les jeter, pour alléger le parcours. Les clés les plus souvent jetées, à cause des préjugés, de la norme de conformité, des croyances, des habitudes, sont bien sûr celles de l’effort, de l’entraide, de la confiance, de l’estime, de l’intelligence, de la bienveillance et du devoir.

Pour retrouver des clés jetées, il faut faire demi-tour, ce qui dans la vie courante, se dit « reconnaître ses erreurs », seul moyen véritable de les réparer. Il faut pour cela du courage et du bon sens à opposer au déni et au confort.

Il existe une clé universelle, celle des vacances, qui pendant un temps généralement court, permet de s’évader du chemin difficile du quotidien… Elle est largement utilisée en cette période. Puis, certains reviennent de vacances, reprennent leur trousseau usuel, et rangent avec soin la clé des vacances dans la boîte de l’expectative dont s’échappe la nostalgie, bâton des pèlerins du dur quotidien.

Lorsque l’on trouve que « c’était mieux avant », c’est que l’on a souvent ouvert les portes qui conduisent sur le chemin du quotidien pénible.

La première clé à utiliser pour arriver sur le chemin de la quiétude est celle de l’effort. Moins on a dans le passé fait d’efforts, plus le présent et l’avenir paraissent sombres. Ceux qui ont jeté cette clé sont condamnés à la médiocrité, sauf à la retrouver et commencer à l’utiliser pour retracer leur chemin. La porte de l’effort s’ouvre sur une voie qui au début paraît plus pénible que celle que l’on vient de quitter. Car c’est seulement après avoir fait suffisamment d’efforts que le chemin s’éclaire de la satisfaction. Pour comble d’infortune, très tôt sur la voie de l’effort se trouvent des raccourcis tentants, qui lorsqu’on les prend ramènent sur la route de la facilité.

La détermination à se servir de la clé de l’effort, beaucoup plus lourde que celle de la facilité, permet d’utiliser les autres, et tout d’abord celle de l’entraide. Aucune chance de pouvoir tenir fermement la clé de l’entraide si l’on n’a pas musclé son bras avec celle de l’effort. Le chemin de l’entraide est au début difficile d’accès. Il paraît dangereux, car il oblige à dépasser la montagne des préjugés, de prendre le sentier de l’humilité et de traverser la mer de l’antagonisme.

Une fois sur le rivage de l’entraide s’offre l’accès à la route de la confiance, de l’estime et de l’intelligence (définie comme la capacité à comprendre de plus en plus de choses). Elle ouvre sur le chemin de la bienveillance.

La dernière porte à franchir est celle du pouvoir ou celle du devoir.

  • Les partisans du pouvoir perdent rapidement de vue l’essentiel, car il est une drogue dure, synthèse de la molécule de l’ego destructeur. Cette porte fait revenir au point de départ. De nouveau les choix doivent s’opérer, et la logique de pouvoir empêche de faire les choix bienfaisants, d’autant qu’en possession du pouvoir, l’effort devient inutile, l’entraide ridicule, et l’antagonisme nécessaire pour le conserver. Alors l’ego grandit, l’intelligence se délite, l’hostilité occupe le terrain et la cautèle s’installe.

  • Les adeptes du devoir prennent le chemin du leadership intègre qui seul mène au succès honnête. Nous n’avons pas tous vocation à changer le monde, mais nous pouvons tous œuvrer pour un monde meilleur, en particulier sur le plan professionnel. Un monde professionnel meilleur est celui dans lequel on se sent utile, où ce que l’on fait concoure à créer un ensemble positif de services, se solutions, de produits.

Lorsque l’on rencontre des personnes malheureuses de leur sort, on peut peut-être leur prêter, pour commencer sur une nouvelle voie, notre clé de l’effort ?

Très cordialement, Gérard D. Carton