SAVOIRS

Il existe de nombreux articles sur les trois savoirs de base :
Le savoir (connaissance), le savoir-faire (compétences) et le savoir-être (comportements et attitudes).
Le savoir-vivre est parfois ajouté et serait une synthèse des trois premiers.
Un autre savoir me parait important à acquérir pour la vie en Entreprise et plus largement pour bien vivre en général :
Savoir-parler à bon escient. qui se décompose en :
1- Le savoir-parler. car la communication est au centre des relations entre personnes
2- Le savoir-se-taire car peu de personnes maîtrisent cette aptitude.
Le savoir-parler repose sur une équation simple entre le vocabulaire, la maîtrise du ton employé et celle du rythme. On apprend dans les cours de théâtre notamment les deux derniers, et pour ce qui est du vocabulaire, il s’acquiert dans les livres et les dictionnaires.
Le savoir se taire est plus difficile à acquérir, car il est plus un art qu’une technique. . Il faut à la base un certain talent pour dompter son envie et son besoin de parler. De fait, il est plus fréquent de rencontrer des personnes volubiles que des interlocuteurs laconiques.
Nombre de personnes qui croient savoir parler parlent régulièrement pour ne rien dire, enchaînent les mots et les phrases, génèrent de la confusion ou de l’ennui faute d’agacement. Une règle est simple, plus une personne est volubile, moins elle « sait parler » et plus elle est persuadée d’être douée de ce savoir.
Généralement, ces personnes-là craignent le silence et ne le supportent pas.
Les « bons » orateurs ne sont jamais loquaces, usent d’un vocabulaire précis sans être « verbeux », ont des phrases ordonnées, une syntaxe exemplaire. Leurs phrases sont courtes, et très souvent réfléchies à l’avance. Leur ton est « approprié » (on ne hurle pas des excuses, on ne chuchote pas des encouragements), le rythme est alternant selon le sens du propos, intonation et inflexions se conjuguent, la respiration est maîtrisée.
Il n’est pas rare que les bons orateurs sachent aussi se taire.
L’art de savoir se taire. …
1- Maîtriser son ego.
Les ego forts ne sont pas doués pour cet art. Ils ont toujours quelque chose à dire, à commenter, à critiquer ou à désapprouver.
Pour savoir se taire, il faut déjà maîtriser son ego, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Les sages parlent peu.
Maîtriser son ego consiste la plupart du temps à prendre confiance en soi. Les ego forts compensent leurs « peurs » en occupant l’espace.
2- Être en situation.
Pour comprendre une situation, il convient de se poser et poser des questions. Il faut écouter et entendre les réponses. Goethe nous l’a dit : « on n’entend que ce que l’on comprend » et pour comprendre il faut se débarrasser de ses préjugés et de ses jugements de valeur et ne surtout pas poser des questions faites pour consolider nos croyances, mais au contraire pour en évaluer la pertinence. Ce que les complotistes et les paranoïaques sont incapables de faire.
3- Diagnostiquer et pronostiquer.
Si votre interlocuteur est incapable d’écoute, vous perdez votre temps, sauf à comprendre « pourquoi » il ne peut écouter, et c’est généralement une cause émotionnelle. Si vous sentez monter en vous un « agacement », sachez qu’il a toutes les chances de se muer en colère, et que la colère n’est jamais conductrice de dialogue.

4- Quand se taire. ?
1- Lorsque vous êtes agacé, irrité, contrarié, en colère- Bon sens (respirez)
2- Lorsque vous n’avez rien à dire- Sagesse (souriez)
3- Pour ne pas interrompre votre interlocuteur- Courtoisie (écoutez)
4- Lorsqu’on vous pose une question inconvenante- Pudeur (souriez)
5- Lorsque l’on vous provoque- Distanciation (respirez)
6- Lorsque vous ne savez pas- Humilité (souriez)
7- Lorsque l’on demande votre avis sur des sujets qui ne vous intéressent pas et/ou sur lesquels vous n’avez pas de connaissances- Modestie (souriez)
8- Lorsqu’un interlocuteur ne termine pas sa phrase- Patience (respirez)
9- Lorsque l’on voudrait que vous disiez du mal de quelqu’un ou entériniez un jugement négatif- Bienveillance (respirez)

« Il vaut mieux se taire au risque de passer pour un imbécile que de prendre la parole et ne laisser aucun doute sur ce point ». (Lincoln)

En vous souhaitant de beaux silences,

Gérard-D Carton