Êtes-vous stressant ?

Un manager stressé est un manager stressant. Le stress est communicatif et contagieux.
Les sources de stress sont diverses, et la source la plus commune a pour origine une ou des personnes.
Les personnes stressantes ne le sont pas toujours intentionnellement :

• Lorsque vous êtes tendu, agacé, irrité, en colère, vous stressez la plupart des gens autour de vous.

• Si vous êtes « impressionnant » par votre stature, votre statut, votre savoir, vos compétences, vous êtes stressant pour tous ceux que cela impressionne.

• La représentation par autrui du pouvoir qui est le vôtre, et l’exercice de ce pouvoir peuvent être une source majeure de stress pour autrui.

Certaines personnes sont intentionnellement stressantes.

• Celles qui prennent plaisir à mettre autrui mal à l’aise.

• Celles qui cultivent l’imprévisibilité et les réactions décalées.

• Celles qui portent des jugements aussi intempestifs que déplacés, sévères, sarcastiques.

• Celles qui sont fondamentalement conflictuelles, harcelantes.

• Celles qui cultivent l’agressivité, l’hostilité, la menace.

• Celles qui négocient en « Gagnant-perdant ».

• Celles qui prennent et font prendre des risques insensés.

Si l’on part du principe que l’on souhaite ne pas stresser son entourage, il convient d’adopter quelques pratiques utiles.

• Contrôler ses émotions négatives. Un manager qui se laisse porter par elles est forcément stressant, et en particulier pour ceux qui l’apprécient et souhaitent l’aider. Un défaut courant est de mieux contrôler ses émotions négatives avec ses opposants qu’avec ses alliés, comme si avec ces derniers il y avait moins « à prendre de gants ». Il est tout de même aberrant de prendre plus de précautions avec ses opposants qu’avec ses alliés…

• Mesurer son impact sur autrui. Nos interlocuteurs sont tous plus ou moins impressionnables. Certains plus que d’autres, mais il apparaît que les personnes consciencieuses, engagées, celles qui vous estiment, peuvent être stressées à l’idée de vous déplaire, de vous contrarier, ou de ne pas pouvoir suffisamment vous aider, vous apporter du soutien, des solutions… En sachant qui est impressionné par vous, vous pouvez mieux agir pour les rassurer et faire qu’ils soient moins ou pas sur la défensive, dans l’évitement de vous déplaire ou de vous décevoir.

• Le pouvoir, la position hiérarchique ne stressent que si l’on s’en sert abusivement, systématiquement et arbitrairement. Il est assez simple de se donner une ligne de conduite éthique rejetant tout abus et tout arbitraire. Expliquer n’est pas se justifier, poser des questions n’est pas s’abaisser, s’intéresser aux détails n’est pas une tare, et s’intéresser à autrui est une qualité.

• Le respect : Respecter ne se limite pas à être poli ou courtois. Encourager le respect, entre les personnes, les générations, les fonctions, les sexes, est avant tout tordre le cou aux stéréotypes et à la bassesse. Le respect s’entend dans le ton, se voit dans le regard et les postures, et n’existe que par la réciprocité. Si vous voulez du respect, donnez-en.

Si l’on aime stresser autrui, le champ d’actions possibles est infini. Depuis le sarcasme au vitriol, en passant par l’imprévisibilité totale en mode « soupe-au-lait », jusqu’à l’indifférence programmée. Le stress est un grave facteur d’improductivité, de mal-être physique et psychique, et d’incompétence. Le stress positif est un mythe. Soyez réconfortant, rassurant, rassérénant, vous verrez que cela a aussi un effet apaisant sur vous…

Bien cordialement,

Gérard-Dominique Carton