Publié dans Pensées du jour - Connaissances utiles
De 1837 à 1860, Charles Darwin (1809-1882) a tenu l’inventaire scrupuleux des 665 ouvrages qu’il a lus – hors littérature générale – au cours de ces 24 années.
Une équipe de psychologues de l’université de l’Indiana en a analysé numériquement le contenu. Trois périodes se détachent dans les choix de lecture de Darwin. A son retour de l'expédition du Beagle (1831-1836), il concentre pendant 10 ans ses lectures sur des sujets scientifiques directement liés à ses recherches.
Changement en 1846 : Darwin papillonne et se met à explorer les sujets les plus divers, souvent éloignés de ses centres d’intérêt antérieurs. Cette tendance se renforce notablement à partir de 1854, lorsqu’il entreprend la rédaction de De l’origine des espèces, qui se prolonge jusqu’en 1859. Le père de la théorie de la sélection naturelle a ainsi élargi le champ de ses lectures au fur et à mesure que ses travaux scientifiques se concentraient sur leur objet central.
Ce constat contre-intuitif a interpellé les psychologues de l’université de l’Indiana, qui ont décidé d’étendre leur étude aux habitudes de lecture de la communauté scientifique contemporaine. Un siècle et demi après la publication de De l’origine des espèces, Darwin a-t-il ouvert un nouveau champ de recherche ?