Publié dans Pensées du jour - Communication - Divers
On observe deux principaux types de comportement à l’égard de l’information. Certains sujets ont tendance à faire confiance à ce qui est exposé avec rigueur par une autorité scientifique réputée compétente. D’autres estiment que toute affirmation, même de caractère scientifique, peut être discutée et remise en cause, bref qu’aucune vérité n’est absolue ou éternelle et que l’on doit, à la façon des pyrrhoniens, douter de tout. Des chercheurs de l’université du Minnesota ont proposé à des volontaires un questionnaire permettant de les rattacher à l’une ou l’autre de ces catégories. Puis ils ont fait lire aux participants successivement trois textes relatifs au changement climatique. Le premier texte affirmait que le changement climatique relève de la responsabilité de l’homme. Le deuxième expliquait que la responsabilité humaine est de second ordre par rapport à des causes astronomiques prépondérantes sur lesquelles l’homme n’a pas d’influence. Enfin, le troisième texte exposait en quoi le changement climatique peut avoir des effets vertueux. Il a ensuite été demandé aux participants de rédiger un résumé de ces trois textes contradictoires. Les participants ayant tendance à douter de tout ont produit des synthèses fidèles et denses des trois textes présentés, notablement plus précises et mieux argumentées que celles des participants accordant leur confiance au discours scientifiques. Ce résultat contre-intuitif pourrait s’expliquer, selon les chercheurs, par le fait que les esprits portés à faire confiance au discours scientifique sont, sur le plan cognitif, moins réceptifs à la contradiction que les esprits ayant tendance à tout relativiser.