Publié dans Pensées du jour
Faut-il faire confiance à ce que disent les dirigeants d'entreprises cotées en bourse dans leurs conférences aux analystes financiers ? Des universitaires de Stanford ont observé une corrélation positive entre l'usage répété de certains mots et le non respect des prévisions annoncées.
Ainsi, l'inflation du superlatif – excellent, exceptionnel, remarquable au lieu de convenable ou satisfaisant – et l'utilisation récurrente du "nous" de préférence au "je" constituent des signes avant-coureurs de mauvaises surprises sur les résultats.
L'abondance de formules emphatiques – comme vous le savez, comme je l'ai déjà dit – témoigne de même en réalité d'un malaise.
L'absence d'hésitation dans les réponses aux questions signale aussi (plus curieusement) un manque de fiabilité des projections : les dirigeants qui ont des doutes sur la sincérité de leurs chiffres espèrent être d'autant plus convaincants qu'ils paraissent convaincus.
Enfin, moins on évoque les actionnaires, plus on est, semble-t-il, en train de les mener en bateau...
Pour les deux universitaires, ces critères de mensonge s'appliquent autant en Europe qu'aux Etats-Unis.
Reste à savoir s'ils sont valables en dehors des réunions d'analyse financière !