Publié dans Pensées du jour - Divers
Dans un entretien de recrutement, il vient souvent un moment où le candidat est interrogé sur son salaire dans le poste qu’il désire quitter ou sur celui qu’il espère obtenir dans sa future fonction. Dans quelle mesure sa réponse influence-t-elle la rémunération qui lui sera offerte ? Des psychologues de l’université de l’Idaho ont proposé à des volontaires un exercice de simulation de recrutement réalisé en binômes constitués d’un volontaire-recruteur et d’un candidat, présenté comme volontaire mais en réalité complice des organisateurs. A la question « Quel est votre salaire actuel ? », les candidats-complices ont répondu : « 29 000 $ ». Lorsque cette question était la seule relative au salaire, les participants recruteurs ont à la fin de l’exercice proposé en moyenne 32 000 $ pour le poste à pourvoir. A la question « Que désirez-vous comme salaire ? », les candidats-complices ont été invités à répondre par une pirouette : « J’aimerais 100 000 $ mais je me satisferais d’une rémunération juste ! » Quand cette dernière question était la seule relative à la rémunération, le salaire proposé in fine par les participants-recruteurs a atteint en moyenne 35 000 $. Des variantes de l’expérience sont parvenues aux mêmes constats : 1) le salaire en cours annoncé par un candidat influence la proposition de rémunération future ; 2) pour négocier au mieux un salaire futur, on a intérêt à ne pas annoncer de chiffres sur son salaire actuel et à se tirer d’affaire par un « joke ».
L’Etat du Massachusetts vient à l’appui de cette démarche : à partir de 2018, il sera interdit aux entreprises d’interroger les candidats sur leur salaire en cours.