Publié dans Pensées du jour - Divers
Des chercheurs de l’université Stanford ont proposé à des volontaires un jeu de culture générale. Les participants ont été regroupés en binômes de façon aléatoire. Dans chaque binôme, l’un des participants s’est vu attribuer le rôle de questionneur, l’autre participant ayant le rôle de questionné. Les questionneurs ont ensuite été invités à choisir des questions de culture générale dans un recueil comportant par ailleurs les réponses et à les soumettre aux questionnés, en présence d’un panel d’observateurs eux-mêmes volontaires. Tous les participants étaient bien informés de l’ensemble des conditions de l’expérience. A l’issue de chaque séquence de questions-réponses, il a été demandé à chacun des membres du binôme s’il s’estimait plus ou moins cultivé que son vis-à-vis, et il a été demandé aux observateurs lequel des deux membres du binôme leur semblait le plus cultivé. Les questionneurs se sont déclarés très majoritairement plus cultivés que les questionnés, et les questionnés très majoritairement moins cultivés que les questionneurs. De même, les observateurs ont très majoritairement jugé les questionneurs plus cultivés que les questionnés.
Ces déclarations ne sont pas rationnelles, puisque rien, dans l’expérience, ne permet d’évaluer la culture générale du questionneur, qui a accès à la fois aux questions et aux réponses. Les psychologues appellent « erreur fondamentale d’attribution » cette tendance à surévaluer l’apparence alors que les informations dont on dispose devraient inciter à la prudence. L’erreur fondamentale d’attribution est à l’origine de déconvenues, y compris chez des esprits habituellement rigoureux, bien loin d’être fous...