Groupe Gérard Carton
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Vengeance : un plat qui se mange chaud ?

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Publié dans Pensées du jour - Divers

Des psychologues de l’université du Kentucky ont réuni un ensemble de volontaires et des membres complices (non déclarés) de leur organisation, puis ont proposé à tous de rédiger un bref essai. Ils ont ensuite regroupé les participants par binômes, chaque binôme comportant un vrai volontaire et un complice des organisateurs. Enfin, dans chaque binôme, ils ont demandé aux participants d’échanger leurs essais et de porter un jugement sur le travail de leur vis-à-vis. Les complices des organisateurs ont porté des jugements sans rapport avec la qualité des essais, de façon à provoquer chez leurs interlocuteurs soit, par un commentaire élogieux, un sentiment d’inclusion forte dans le groupe des participants, soit au contraire, par des observations très négatives, une sensation intense d’exclusion. Le degré d’inclusion/exclusion a été évalué à l’aide d’un questionnaire. A la suite de l’exercice, les participants ayant reçu un commentaire négatif ont eu la possibilité de se venger symboliquement en piquant des aiguilles sur une poupée censée représenter l’autre membre de leur binôme. Leur sentiment d’exclusion a alors vite commencé de s’estomper jusqu’à disparaître complètement. A l’inverse, les participants auxquels n’avait pas été proposée la possibilité de vengeance symbolique ont conservé durablement leur sentiment d’exclusion.
 
Le réconfort que semble procurer à court terme la vengeance peut-il justifier qu’on se laisse aller à ce que La Rochefoucauld qualifiait de « faiblesse de l’âme » ? C’est une autre question…

Source : Chester, David et al. Combating the Sting of Rejection With the Pleasure of Revenge: A New Look at How Emotion Shapes Aggression. Journal of Personality and Social Psychology, 2016.