Publié dans La Lettre du GCCG - Connaissances utiles - Changement - Outils managériaux - Réflexions et humanisme
On en parle, on en veut, on en réclame, on le conseille… et on oublie trois détails qui n’en sont pas vraiment…
1. La recherche de sens s’impose lorsqu’il n’est pas clair.
2. Rétrospectivement, nous élaborons une logique « explicative » des faits présents.
3. Notre cerveau adore les histoires lisses et les préfère aux faits. .
La conjugaison des trois nous amène à établir des analyses, conclusions et prévisions qui, la plupart du temps, sont fausses, mais on expliquera pourquoi, et on rationalisera de nouveau…
C’est vrai tant sur le plan professionnel que personnel …
1. Y aura-t-il une troisième guerre mondiale ?
2. Donald Trump sera-t-il le prochain Président des USA ?
3. Le prochain Président français sera-t-il issu d’un parti extrémiste ?
4. Un attentat terroriste viendra-t-il endeuiller les JO à Paris ?
5. Y aura-t-il un mai 2024 comme il y eut un mai 68 ?
6. La délinquance et la criminalité croissantes sont-elles dues à l’immigration massive de ces dernières années ?
7. Israël sera-t-il gagnant ou perdant de la guerre avec le Hamas ?
8. Votre Entreprise aura-t-elle une baisse de chiffre d’affaires en 2024 ?
9. Votre partenaire de vie est-il ou elle heureux / heureuse ?
10. Votre ou vos enfants auront-ils une belle vie. ?
À combien de ces questions avez-vous répondu « je ne sais pas » ou « je m’en fiche » ?
De quelles informations « factuelles » disposez-vous pour y répondre ? Sont-elles les mêmes que celle de votre voisin, votre partenaire, votre boss, vos collaborateurs ?
Dans pratiquement tous les cas, les probabilités de justesse de prévisions ont en moyenne 50% de chances de tomber juste. Ceci offre l’avantage d’avoir « juste » une fois sur deux, et l’inconvénient de croire que l’on est bon en prévisions, en particulier si l’on a tendance (et c’est le cas de nombre de personnes) à se souvenir plutôt de nos prévisions exactes que de nos prévisions erronées.
« Je l’ai toujours su », « j’en étais sûr », « cela fait x années que je le dis », et parfois « je ne croyais pas que cela arriverait », « le monde est fou. » …
La plupart du temps, on construit une histoire pour expliquer en quoi elles étaient justes ou fausses.
Tout ce qui est improbable n’est pas impossible et ce qui est possible n’est pas toujours probable. .
Le « sens » prend son sens rétrospectivement, car l’on a besoin de « logique » dans l’existence ; c’est rassurant et nous donne une illusion de contrôle de notre vie. .
Se lever tous les matins pour aller travailler sans que le travail ait de sens est terrible et profondément démotivant. Pour nombre de personnes, le sens est issu de la nécessité d’une rémunération, que l’on considère alors comme le principal « motivateur ».
Aimer son travail, c’est lui donner un sens qui a du sens pour soi.
C’est ainsi qu’un balayeur peut trouver (ou pas) autant de sens à son travail qu’un chirurgien cardiaque. .
Sur le plan professionnel, on amalgame souvent sens et utilité. Ce qui a du sens devrait alors être utile…
Soit, mais pour qui ? Soi ? Autrui ? Les deux ? Le court terme ? Le long terme ? Un petit groupe ? Le Pays ? L’humanité ? Le passé ? Le présent ? L’avenir ?
On ne peut pas « donner du sens » pour autrui, mais on peut aider autrui à en trouver. .
Comment. ?
Si une personne trouve que son travail, et/ou sa vie, et/ou son parcours manquent de sens, c’est qu’elle ne se pose pas les bonnes questions et qu’elle ne connecte pas les faits fondamentaux.
Aider à trouver le sens et sa projection dans le futur passe par regarder le présent en cessant de se raconter des histoires fondées sur des faits et épisodes incomplets ou transformés.
Les explications nées de considérations telles que la chance, la malchance, le destin « les autres et l’environnement » aident à accepter l’absence de sens, mais ne font qu’engendrer, au mieux, de la résignation par rapport à un état insatisfaisant. .
Se poser, poser les « vraies questions », analyser les faits, tous les faits constitutifs d’une situation …
Exemples de premières vraies questions. ?
• Qu’est-ce que je veux vraiment ?
• Que fais-je qui m’empêche de l’obtenir ?
• Que devrais-je faire pour l’obtenir ?
• Quels faits est-ce que je ne prends pas en compte ?
• Suis-je concentré sur mes objectifs ? En quoi ? À quel point ?
• Que devrais-je apprendre ?
…/…
Un dernier point … Il arrive que le travail et la vie aient du sens, mais qu’il ne convienne pas … C’est frustrant, déplaisant, angoissant, lassant …
Il faut alors « vivre avec » ou « changer de direction » pour trouver un sens qui soit satisfaisant …
Ce sera l’objet d’un prochain article… « Pourquoi changer de vie ? »
Bien cordialement vôtre. ,
Gérard-D CARTON