Publié dans La Lettre du GCCG - Divers - Changement - Stratégies managériales - Réflexions et humanisme
J’entends dire et je lis que nombre de personnes veulent du sens « à leur travail » …qu’il faut que les managers, les dirigeants, les employeurs, donnent du sens…que la grande démission et la démission silencieuse progressent par absence de sens…j’entends les gourous et les coaches préconiser des techniques, des outils, des approches, pour faire quelques sous leur permettant de trouver un sens à leurs interventions…trouver du sens dans l’absurde est un mythe…éradiquer l’absurde est une utopie…
Ce n’est pas tant le travail qui manque de sens, ce n’est pas la recherche de sens du travail qui est le sujet fondamental.
Le sujet est de donner du sens à sa vie..
Les personnes qui trouvent que leur travail n’a pas de sens sont 99% du temps des personnes dont la vie n’a pas de sens.
Donner du sens à sa vie ne peut se limiter à produire un travail correctement rémunéré, et encore moins à avoir un revenu du travail insuffisant pour vivre comme dans les magazines.
Le nombre de personnes qui font un travail « alimentaire » est effarant.
Nombre de personnes sont limitées à être des consommateurs, et pour cela doivent devenir des « travailleurs » et être ainsi à l’abri de la « précarité » bien que la vie soit par nature précaire.
Comment donner du sens à sa vie ?
1- *Décider du sens de sa vie *. : tout le monde n’a pas pour destin de changer le monde. Accorder ses ambitions et ses talents / capacités. Tous les adolescents ont des talents et du potentiel. Ignorer ses talents lorsque l’on est jeune au profit de satisfactions à court terme d’entrée dans le piège évoqué ci-après est une erreur lourde de conséquences.
Aucun talent ne perdure sans travail, effort, détermination. Se mobiliser constamment pour progresser dans la maitrise de son ou ses talents ou les perdre est la grande alternative.
Toutes les personnes que je connais qui sont « heureuses » de leur vie font ce qu’elles voulaient faire, et ont travaillé avec constance pour développer leurs compétences.
Rien de grand ne se fait sans passion, il est impossible de se passionner pour un job alimentaire, même s’il est bien payé, car dans ce cas c’est l’argent qu’on aime, et donc consommer…
2- Sortir du piège. : le petit singe que l’on attrape en plaçant un fruit à l’intérieur d’un bocal… Il pourrait lâcher le fruit et libérer sa main. Il ne veut pas ; sa « nature » lui commande de garder le fruit qu’il vient de saisir…
Beaucoup de nos contemporains sont piégés de la même façon… Le modèle « piège », est simple. Le plus répandu est celui-ci : On va à l’école, on obtient des diplômes, on travaille, on se marie (souvent un mariage « cher »), on fait des crédits pour acheter une maison, une voiture ou un deux-roues, des meubles et de l’électroménager (programmé pour cesser de fonctionner après 4 à 5 ans), on a des enfants, on paie pour leur bien-être ou supposé tel, on paie des impôts, des taxes, et on s’arrange pour gagner « plus » pour élever son « niveau de vie » … Certains choisissent de mettre toute leur énergie au service de leur carrière, d’autres prennent des routes plus « faciles » et parfois plus « discutables » … Et puis arrive la retraite …pendant toutes ces années qu’a-t-on fait ? On s’est entouré d’un tas de choses inutiles, symboles d’une vie de consommateur accompli : on a consommé.
Sortir du piège est possible à tout moment de sa vie..
Faire un métier que l’on aime, résister à la pression de conformité d’adhésion au modèle « consommateur », être utile à autrui, prendre conscience que :
• Les biens matériels sont une illusion de statut
• Ce dont on ne peut pas se séparer nous possède
• On est toujours le riche de quelqu’un et le pauvre de quelqu’un d’autre
• Savoir ce que l’on veut plutôt que ce que l’on veut éviter permet plus sûrement de l’obtenir
3- Se libérer du jugement d’autrui. : ce que l’on pense et dit de vous n’a qu’une importance relative. Vous vous connaissez à peine, votre entourage encore moins. Personne n’est qualifié pour vous juger, sauf si vous transgressez la loi... Ne vous laissez pas influencer par le désir de plaire, d’être approuvé, ou même compris. Soyez simplement respectueux d’autrui, de la loi et du savoir-vivre minimal.
Tenez toutes vos promesses y compris celles que vous vous faites à vous-même, trop souvent objet de procrastination.
4- EGO. : l’ennemi suprême. Paradoxalement, un ego surdimensionné est l’indice, par compensation, d’un manque de confiance en soi.
L’ego est toujours lié à l’image de soi renvoyée par l’entourage. Il fait naître l’hubris et donc perdre totalement l’humilité nécessaire pour bien vivre en harmonie avec son entourage et faire un chemin serein.
Débarrassez-vous de :
• L’envie de plaire et d’être aimé par ceux qui ne vous aiment plus ou pas… Laissez-les partir. C’est leur choix. Ils font partie de votre passé, pas de votre futur.
• Des émotions négatives paralysantes. La haine, la colère, la rancœur, l’animosité, l’envie, la jalousie, la peur… remplacez-les par des émotions positives… La gratitude, l’amitié, la joie, la fierté, l’admiration…
• La procrastination qui retarde toute entreprise, tout devoir, tout projet. Sœur de l’hésitation, cousine de la velléité, et mère de la paresse, elle est un des premiers facteurs d’échec.
• La frustration née de l’ingratitude d’autrui. Consolez-vous, ils diront probablement du bien de vous lors de vos obsèques.
• La complaisance qui vous fait vous trouver des excuses au lieu de trouver des solutions.
• La recherche de confort croissant. Trop de confort rend paresseux, souvent adipeux, toujours fragile.
5- Ne rien faire d’inutile, ne rien acheter d’inutile. …c’est simple, cela n’empêche nullement de se faire plaisir de temps en temps. Le repos est utile, la détente est utile, se cultiver est utile. Ce qui est inutile est ce qui vous éloigne de vos objectifs de vie. (Il faut donc en avoir)
Sans vivre comme un ascète, les achats inutiles sont ceux qui enrichissent les vendeurs et appauvrissent ou asservissent les acheteurs. Une montre à 100 euros donne l’heure de la même façon qu’une montre à 100 000 euros. C’est moins blingbling, et ça donne l’heure. Se guérir de la pléonexie consistant à vouloir plus, toujours plus et plus que les autres. Trop de gens achètent des choses pour impressionner plus de gens dont ils n’ont finalement rien à faire.
Le succès des « marques » proposant des trucs débiles horriblement chers est fascinant. Si n’avoir pas une Rolex à 50 ans est avoir raté sa vie, alors ratez-la cette façon !
Offrez des cadeaux utiles… Cela désencombrera les sites spécialisés dans la mise en vente des cadeaux reçus qui ne plaisent pas.
6- Bannissez la cupidité et la naïveté. : elles sont la source de tous les ennuis et de déceptions coûteuses. Les « bonnes affaires » que l’on vous propose sont toujours à l’avantage du vendeur.
7- “Neither a borrower nor a lender be”.. (Si vous n’êtes pas une banque). Proverbe écossais de bon sens. Surtout renoncer à s’endetter pour des futilités, et beaucoup de « choses » en sont. Dans le même ordre d’idée, ne prêtez de l’argent (peu) qu’aux « amis » que l’on ne veut plus voir. C’est généralement efficace.
8- Si votre environnement ne vous convient pas. , changez-le. Si vous ne parvenez pas à le changer, changez-en. Arrêtez de vous dire que vous n’avez pas le choix. Vous l’avez, il a un prix, et si vous n’êtes pas prêt à payer ce prix, alors cessez de vous plaindre, c’est mauvais pour le moral et pour la santé.
9- Si vous avez des problèmes. :
• Cherchez en quoi vous en êtes responsable. Il arrive toutefois que l’on soit au mauvais endroit au mauvais moment. C’est la vie. Ne fréquentez pas et ne restez pas au mauvais endroit. Les roses ne poussent pas dans le désert (et les malins diront, mais si les roses des sables…)
• Traitez-les. La meilleure façon de ne pas résoudre un problème est de ne pas s’en occuper.
• Soyez-sûr que ce que vous appelez un problème en est un. Prenez l’avis de personnes fiables. Évitez les marabouts.
10- Si votre employeur n’est pas correct. , si votre manager n’est pas correct, si vos collègues ne sont pas corrects, vous avez un problème. Voir le point ci-dessus.
11- Si votre travail est inintéressant. , posez-vous la question : pourquoi l’ai-je accepté ? La seconde question est : que faire d’autre ? Travailler ce point.
En résumé. , si votre travail n’a pas de sens, posez-vous la question du sens de votre vie. Il est toujours temps de développer un projet de vie de nature à vous satisfaire. Cela demande de la lucidité, un peu de courage, du renoncement, du travail et de l’effort. Ne blâmez pas votre employeur. Trouvez-en un autre ou devenez votre propre employeur.
Quelques considérations à méditer. …
La vaste majorité des gens heureux :
• Ont des vies simples, possèdent peu, ont des amis de longue date, ne courent pas après le succès, les honneurs, la considération distinguée, et se distancient des modes, de la futilité… Ils font le choix d’être et d’assumer au lieu de paraître.
• Leurs valeurs ne sont pas à géométrie variable, ils encaissent les coups durs, n’en veulent à personne.
• Ils écrivent les soucis et les malheurs dans le sable et gravent les bonheurs dans le marbre.
• Ils ne croient pas en la chance, mais dans le devoir, le travail, l’effort et la morale.
• Ils sont raisonnables et vivent leur vie avec modération, laissant les excès, les folies, aux romans et aux papillons de la vie.
• Ne s’engagent pas dans les polémiques.
• Sont tournés vers autrui, instinctivement savent qui fréquenter et ne pas fréquenter.
• Parlent peu, lisent beaucoup, savent qu’ils savent peu, n’écoutent pas les ragots, n’envient personne.
• Sourient souvent, même les jours de pluie, et ne se plaignent jamais de la météo.
• Cultivent discrètement leurs talents.
• Sont capables de pardon.
• Dorment bien.
Grandissez spirituellement et aidez les autres à le faire..
C'est le sens de la vie. .
Lyoff Nikolaïevitch Tolstoy.
Soyez heureux. …
Bien cordialement,
Gérard-Dominique Carton