Publié dans La Lettre du GCCG - Connaissances utiles - Stratégies managériales - Leadership
De nombreuses études sur le développement de l’enfant (citées notamment par John MEDINA dans son ouvrage sur le cerveau des bébés) tendent à montrer que ceux qui sont entraînés à faire des efforts (intellectuels et physiques) se développent « mieux » et « plus vite » que la moyenne.
Dans leur cas, le fait de rencontrer une difficulté devient un défi, et ils s’emploient à le relever. Ceux qui ne sont pas entraînés à l’effort voient avant tout un échec dans la difficulté et cherchent plus à la rationaliser qu’à la surmonter.
L’effort est, dans les Entreprises françaises, très rarement cité dans les valeurs, encore moins élevé au rang de vertu.
Effort est en France à connotations plutôt négatives, « devoir faire des efforts est synonyme "d'avoir à faire des sacrifices » « devoir renoncer à des avantages » *. … Ainsi en va-t-il de la notion *« d’effort fiscal », « d’effort financier ». , et le seul domaine dans lequel l’effort est à connotation positive et reconnu comme « pertinent, nécessaire et incontournable pour avoir des résultats » est … le sport.. Tout le monde comprend que pour parvenir au top des compétitions « il faut constamment faire des efforts ». , et pas seulement physiques, mais aussi sur le plan de la rigueur dans le travail.
Effort a cinq antonymes : détente, repos, laisser-aller, négligence, paresse. Autant il est bon d’encourager chacun à se détendre et se reposer régulièrement, autant le laisser-aller, la négligence et la paresse ne sauraient être des alliés de la performance.
Le Japon, la Chine, mais aussi les États-Unis, l’Angleterre encouragent la culture de l’effort, les Pays nordiques aussi. Ils le font à l’école, dans les Universités et grandes écoles, dans les entreprises et dans la cité. A contrario, les cultures dites « latines » encouragent peu l’effort au travail de façon globale.
La France au confluent des cultures est plutôt « latine », mais si j’ose un néologisme « s’anglosaxonise », à ceci près qu’elle ne promeut pas l’effort dans ses Entreprises, et qu’au contraire elle tend vers sa réduction/négation au nom de la lutte, notamment, contre le stress. C’est à la fois logique et paradoxal.
Logique parce que chacun s’accorde à dire que le stress est néfaste et est un déclencheur de risques psychosociaux.
Paradoxal, car il n’y a pas d’effort sans « tension » et que tension est synonyme de « stress ».
La culture d’effort ne consiste pas à « demander des sacrifices », elle consiste à encourager chacun et le collectif à une performance maximale, par la mobilisation, l’implication, le désir de faire bien, la conscience professionnelle, la recherche de prouesse, de bravoure, et de satisfaction dans l’exploit. Elle est aux antipodes de la « moyenne », de « l’acceptable », du dosage à minima de l'effort.
Effort devient alors un mot « positif », et une alternative au mythe de la « motivation ». Car en réalité, celles que l’on déclare « motivées » sont des personnes qui sont en effort constant.
L’effort est le seul garant de « bons » résultats synonymes de « performance ». La liste des efforts, non limitative, à encourager est intéressante :
• Faire l’effort de considérer l’effort comme positif, et cela d’autant que son antonyme « paresse » est négatif.
• Faire l’effort de comprendre, toujours, car l’on entend que ce que l’on comprend.
• Faire l’effort d’être fiable dans ses engagements, ses promesses, ses propos, les informations que l’on donne ou transmet.
• Faire l’effort de résoudre les difficultés, les problèmes, en mobilisant son intelligence, ses compétences, son expérience, et en recherchant la coopération avec autrui.
• Faire l’effort de produire un travail impeccable, dans les temps les plus brefs.
• Faire l’effort d’être empathique, agréable, encourageant, sincère, constant et convivial.
• Faire l’effort de contrôler son égo, de s’exprimer clairement, simplement, intelligiblement.
• Faire l’effort de se mobiliser pour l’obtention de résultats positifs, concrets.
• Faire l’effort d’accepter et comprendre la contradiction, l’opposition, les résistances à nos propositions, décisions, orientations.
• Faire l’effort d’être magnanime sans complaisance.
• Faire l’effort d’être humble, compréhensif et constructif.
• Faire l’effort de se concentrer sur ce que l’on a à faire.
• …/…
Ils doivent prendre en compte la loi du rendement décroissant de l’effort selon laquelle moins les efforts sont reconnus et validés dans la durée, plus ils diminuent..
*Les Managers ne peuvent promouvoir la culture de l’effort sans être exemplaires, mais qu’ils le soient ne suffit aucunement. Il leur faut faire l’effort de diffuser la culture de l’effort, le faire avec méthode, détermination et conviction. *. C’est le catalyseur naturel de l’exigence..
Très cordialement vôtre ...
Gérard D Carton
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