Eloge du stoïcisme

Éloge du stoïcisme.

Il a été « un peu » perdu de vue ces dernières années ; un peu partout en France son école a été désertée.
Rappelons qu’il s’agit, pour être stoïque, de faire preuve d’une fermeté inébranlable et d’une grande impassibilité face à la douleur, au malheur ou à d’autres épreuves.
C’est garder son sang-froid dans des situations difficiles, sans se laisser submerger par les émotions. Le stoïcisme encourage la maîtrise de soi et l’acceptation sereine du destin que l’on se construit.

Il a quatre piliers, ce qui assure sa stabilité…

1. Éthique. : L’homme moral fait la différence entre le bien et le mal, s’attache à faire le bien.
   
2. La vertu, qui est le seul bien pour les humains. . Les choses extérieures (santé, richesse, plaisir) ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi, mais seulement en tant que matière sur laquelle la vertu peut agir.
   
3. Résistance émotionnelle au malheur. : Pour mener une vie bonne, il faut comprendre les règles de l’ordre naturel. La meilleure preuve de qualité philosophique réside dans la manière dont on se comporte. Le sage comportement est celui du stoïque.
   
4. Calme. : seul un sage peut être vraiment libre. Il n’y a pas de sagesse sans calme dans la façon d’apprécier les évènements, les circonstances, les personnes, les problèmes.
   

Évidemment, c’est à la fois très simple et difficile. .

Le stoïcisme n’est pas donné par mère Nature, il s’apprend, dès le plus jeune âge. Il demande à être entretenu ; il n’est pas un « vieux truc » d’av. J.-C., anachronique et désuet.

Le stoïcisme fait les leaders. . Dans un monde égalitariste, le stoïcisme est rejeté, car les personnes stoïques sont rares, et toujours au-dessus de la mêlée.

Il n’est jamais trop tard pour apprendre à l’être, et cela d’autant que la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Ce ne sont pas les épreuves qui manquent, et chaque jour en apporte un lot. Elles sont par nature une invitation soit au stoïcisme soit à l’épicurisme cette recherche du bonheur, du ciel toujours bleu, des plaisirs et de l’évitement de tout ce qui est frustrant.
L’épicurisme est bien plus attractif que le stoïcisme, et notre époque le promeut constamment, d’autant que l’on amalgame « plaisir » et « bonheur » sans l’ombre d’un doute.

Vouloir être stoïque dans une époque qui a le culte du bien-être et, disons-le de la facilité, voire de la futilité, de l’assistanat, foncièrement matérialiste, est insolite. …

Ce qui caractérise les personnes stoïques ?

1. L’intégration constante des quatre piliers. .
   • Une conscience et des comportements éthiques. . Les raccourcis avec la morale ne sont jamais empruntés. En management, cela guide la pensée et les actes. Cela exclut tout comportement « limite », toute pratique malhonnête, un respect total de la légalité.
   • Une conduite vertueuse. . La bienséance (langage, attitude) est constante. La modération est toujours présente. Les coups de Jarnac, la trahison, le mensonge, la malveillance sont bannis, de même que les petits arrangements.
   

• La stabilité émotionnelle. .
o Les émotions négatives telles que la colère, l’emportement, l’affolement, le ressentiment, tout ce qui empêche de voir clair et loin sont sous contrôle. La frustration est dominée. L’ego est un allié raisonnable.
o La souffrance est apprivoisée. Souffrir est humain, et somme toute banal. Apprendre à souffrir sans se plaindre, sans gémir, est une force et une compétence.
o La douleur ne faiblit pas par les gémissements, elle diminue par la volonté de la dominer.

• Le calme est dompté. . Chacun sait que l’énervement est ennemi de la réussite et du succès, mais beaucoup échouent à s’en souvenir quand il le faudrait. Un chirurgien cardiaque énervé n’opère pas ou provoque un malheur. . (Professeur Christian Cabrol). Être calme, le rester est une démarche volontaire, un choix conscient.

1. La passion des épreuves. .
   o Les épreuves sont accueillies comme faisant partie intégrante de la vie, une opportunité de grandir et de se fortifier.
   o On ne gagne pas tout le temps et l’on perd avec élégance.
   o Les petites épreuves sont un entrainement à remporter les grandes.
   
   o Elles sont un défi à l’intelligence, l’innovation, la créativité, et au courage.

2. L’habitude de l’effort. :
   o Une journée sans effort est une journée perdue.
   o L’aversion pour l’effort physique et/ ou intellectuel l’effort se nomme paresse, et elle n’est pas une qualité digne.
   o Que l’on ne reconnaisse pas nos efforts est normal, cela ne doit pas nous décourager, mais au contraire enraciner notre volonté d’en faire. Nos efforts sont faits pour nous grandir, pas pour être appréciés.
   

Être stoïque est un art de vivre. ; il est à l’opposé de la plupart des tendances actuelles porteuses de complaisance, de facilité, de superficialité.

• Les grands champions sont stoïques, leur raison d’être est de surmonter toutes les épreuves avec panache.

• Dans la littérature, au cinéma, les grands personnages sont stoïques. Tout le monde n’est pas Jean Valjean, parce que tout le monde ne rencontre pas les épreuves qui furent les siennes, mais chacun peut vouloir être aussi stoïque que lui pour dépasser les épreuves sur son chemin.

• Dans la vraie vie, on en trouve. Ils ne sont pas médiatisés, ils ne sont pas, hélas, « influenceurs », et si on leur faisait un peu de place, leur exemplarité pourrait changer la vision pessimiste qui se dégage du paysage désolant dont on nous rebat les oreilles.

La renaissance du stoïcisme apporterait un espoir de société et elle pourrait commencer dans les familles, les écoles, les lycées, les universités, et les entreprises, petites et grandes.

Alors peut-être des politiques s’empareraient-ils de cette philosophie, cesseraient de promettre le bonheur, comme le firent en leur temps des personnages dont ils se réclament aujourd’hui sans vergogne.

Avez-vous dans votre entourage des personnes stoïques, l’êtes-vous. ?

Seriez-vous intéressé par la conférence « la route du stoïcisme, méthode pour y tracer son chemin. » ?
Bien à vous,

Gérard-D Carton