Publié dans La Lettre du GCCG - Connaissances utiles - Leadership - Stratégies managériales - Outils managériaux
In search of elegance…
La recherche d’excellence a fait l’objet de nombreuses publications ces dernières années, allant jusqu’à la précellence, cette excellence qui échappe à toute comparaison.
Il semble qu’en chemin, on ait perdu de vue l’élégance, qui est probablement le fondement de l’excellence.
L’élégance d’esprit, des propos, des comportements, des interactions…
L’élégance dit on est une question d’éducation, pourtant il existe des autodidactes de l’élégance. Ce n’est pas une question de « milieu social », de naissance, encore moins d’habits bien que de tenue. L’élégance est avant tout intérieure.
Chaque siècle a eu son « élégance », et le nôtre, jeune de ses vingt et un ans, pourrait gagner à trouver et promouvoir la sienne.
Il existe en mathématiques des solutions élégantes aux problèmes, et on la retrouve (ou pas) dans tous les métiers, les professions ; parfois, son absence est cruelle.
Réfléchir à l’élégance en management n’est peut-être pas superflu et pourrait même ouvrir quelques pistes intéressantes d’améliorations des relations humaines dans l’entreprise, et au-delà, d’amélioration globale de la qualité, de la productivité, et de la rentabilité. Comme le « travail » est au cœur des situations économiques et sociales, que l’organisation du travail est le fondement du management, introduire l’élégance dans cette activité pourrait la rendre plus vertueuse.
L’élégance a été caricaturée, phagocytée par les modes, notamment :
• Les modes vestimentaires, et celles d’aujourd’hui obéissent à des standards dont la simplicité manque parfois de grâce, confondant originalité, excentricité et distinction
• Les modes langagières et d’écritures paradoxalement engagées dans des processus de simplification outrancière et réductrice
• Les modes de vie favorisant l’individualisme sous couvert de sociabilité… Le chacun pour soi et moi d'abord manquent cruellement d’élégance… et la rétrogradent au rang d’inutile ou superfétatoire.
Que serait l’élégance en management ?.
Une recherche d’équilibre débouchant sur un environnement sain, relationnellement satisfaisant pour tous, à commencer par les clients. L’élégance n’est pas « naturelle », elle s’acquière; à défaut d’être une considération, elle est inexistante; la nature ayant horreur du vide cela permet à la trivialité, la facilité et souvent la médiocrité de s’installer. L’élégance est intentionnelle, avant de devenir parfois un automatisme, une façon d’être. L’élégance est une forme belle de la conscience. Ceux qui la jugent superficielle, cosmétique et frivole la confondent avec les « mondanités »… Il est d’ailleurs évident que le manque d’élégance ne passe pas inaperçu. Elle est une savante composition de tact (la preuve de la prise en compte d’autrui), de bienveillance, de compréhension, et d’élévation. L’élégance exclut les stéréotypes, car ils sont toujours vulgaires, les jugements hâtifs, et les émotions négatives. L’homme en colère n’est jamais élégant, alors que l’élégance permet de s’indigner justement en prenant de la hauteur.
Pourquoi vouloir de l’élégance en management ?. Premièrement pour sortir de l’erreur consistant à opposer élégance et efficacité… Loin d’être opposées, elles sont complémentaires. La pensée et la conduite élégantes d’un professeur sont plus efficaces que toute forme de brutalité d’enseignement. Deuxièmement parce qu’elle est proche cousine d’exigence, celle qui commence avec soi. Troisièmement parce qu’elle est source de satisfaction et qu’elle procure du plaisir partagé.
Enfin parce qu’elle est indissociable de la « civilisation » au sens britannique du terme. Les gens civilisés se comportent avec élégance dans toutes les situations.
Par exemple :
• Élégance des musiciens de l’orchestre du Titanic (Ils avaient tous moins de trente ans)
• Élégance de Diego Mentrida attendant son compétiteur qui s’est trompé de route et qui selon lui méritait de gagner
• Élégance d’Einstein qui, invité à prendre la parole lors d’un banquet universitaire, refusa poliment car il n’avait rien d’élevé à dire
• Élégance de l’ouvrier, un soir, qui laisse sa place assise à une personne âgée
• Élégance d’Arland Dean Williams Jr qui a permis l’évacuation de 5 passagers au péril de sa vie lors du crash dans le Potomac.
• Élégance de Talleyrand face à la grossièreté répétée de Napoléon
• Élégance de Marie Antoinette qui prie son bourreau de l’excuser, car elle a malencontreusement marché sur son pied, à l’échafaud
• Élégance du pardon de Nelson Mandela à ses bourreaux
L’élégance n’est pas « vestimentaire », et voyant ce que son absence génère, on devrait l’instituer en priorité.
L’absence d’élégance fait l’exploitation des personnes, la recherche inhumaine des profits, la vulgarité des robinets de salle de bain en or, les pensées médiocres, les actes sordides…
Comment faire éclore l’élégance en management..
Repartir des bases…
• Au premier chef et cela paraitra inane à beaucoup, la ponctualité. La personne élégante est à l’heure, toujours. C’est la prise en compte et la valorisation du temps, le sien, celui des autres.
• Cela fait partie de la tenue des engagements. La personne élégante s’attache à respecter ses engagements, ses promesses. Ne promet jamais trop ni pas assez.
• La prise en compte des contraintes d’autrui et son talent pour la concertation. La personne élégante ne s’installe jamais sur un piédestal.
• La précision du langage. La personne élégante choisit ses mots, ses expressions, dit ce qu’elle a à dire avec le soin d’être comprise. Pour cela elle réfléchit avant de parler, n’est pas convaincue de la valeur de la spontanéité mère de regrets et parfois de remords.
• La maîtrise de l’égo, cette chose qui rend beaucoup de personnes agressives, dominatrices et infantiles
• La volonté de trouver des solutions élégantes, une des approches étant les négociations gagnant-gagnant, lorsqu’elles sont possibles.
La distinction, sœur d’élégance, est plus contagieuse que beaucoup de maladies et n’en est pas une.
Autant se distinguer par l’élégance que par son absence…
Leur introduction dans les valeurs de l’entreprise pourrait faire « un bien fou » à toutes et à tous. Soyons élégants, et si possible « distingués » nombre de « problèmes disparaîtront, et naturellement ce que l’on recherche en matière de leadership deviendra évident.
Il n’est de leader positif qui ne soit élégant…. C’est à cela qu’on les distingue positivement…
Bien cordialement,
Gérard-D Carton
001@gcarton.com
+33(0)760 073 167