Publié dans La Lettre du GCCG - Divers - Connaissances utiles - Leadership - Communication
Rappelons la loi dite de Brandolini :
« La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des sottises ou de fausses informations est toujours supérieure, dans des proportions importantes, voire disproportionnées, à celle nécessaire pour les produire. ».
Dans une discussion, une négociation, « la charge de la preuve. », selon laquelle celui qui affirme quelque chose devrait prouver que c’est juste ou vrai, est souvent oubliée, et la loi de Brandolini joue alors à plein.
Toute affirmation péremptoire dont la véracité est questionnable exprimée en peu de mots demandera d’énormes efforts pour être réfutée, et dans certains cas ne pourra pas l’être :
personne ne peut prouver qu’il n’y a pas une balle de tennis qui tourne en permanence autour du soleil.. Parce que l’on ne peut prouver la non-existence d’une chose sans mobiliser des moyens et efforts disproportionnés, les sottises et stéréotypes, les rumeurs et l’infox ont une belle et longue vie.
Le problème est qu’ignorer une affirmation absurde en renforce la crédibilité..
Que faire alors devant des affirmations péremptoires destinées à contrarier ou décrédibiliser une décision, une orientation, une stratégie, une analyse, une conclusion ?.
1- Souriez. Taisez-vous 10 secondes. La plupart du temps votre contradicteur ne pourra s’abstenir d’ajouter quelque chose en complément de son affirmation et « exagèrera », ce qui limite voire annule la crédibilité théorique de son propos.
2- Demandez / exigez des « preuves » de la véracité de son affirmation. «Je suis prêt à vous croire, mais qu’avez-vous comme preuve de la véracité de vos propos ». *. Quatre fois sur cinq, ce qui est affirmé comme un fait ne l’est pas et est en vérité une opinion ou une construction.
3- Souvenez-vous que l’on peut être sincèrement idiot, et que beaucoup de personnes confondent allègrement sincérité et vérité. « *Parce que je le crois sincèrement, c’est forcément vrai *. ». En complément, dire à un idiot qu’il l’est est inutile. S’il est idiot, il ne peut le comprendre et encore moins l’admettre. Laissez les idiots poursuivre leur chemin jusqu’au mur.
4- N’argumentez pas avec les complotistes. C’est leur faire plaisir, et vous avez sûrement mieux à faire. .
5- Évaluez l’impact négatif de l’affirmation péremptoire. Il est très souvent faible et limité. Il n’y a pas nécessairement de meilleur choix dans ce cas que de dire « il est possible que vous ayez raison » … et de passer à autre chose. Si l’impact est important, la traiter par la rhétorique et la spécification en questionnant point par point les éléments de ses éléments.
6- Évaluez la raison d’être de l’affirmation péremptoire. Outre l’idiotie de l’interlocuteur, ce peut être son besoin d’exister dans la contradiction. Les contradicteurs professionnels sont légion, et culturellement, en France c’est bien vu. Soyez patient, les contradicteurs finissent toujours par se contredire…
7- *Expliquez-lui ce qu’est l’effet Brandolini. …
En vous souhaitant une agréable semaine…
Cordialement,
Gérard-D Carton