Publié dans La Lettre du GCCG - Divers - Connaissances utiles - Stratégies managériales - Réflexions et humanisme
Le malade atteint d’allodynie ressent de fortes douleurs causées par un stimulus habituellement indolore.
Certaines personnes ressentent une douleur intense alors que l’on ne fait que les effleurer, ou souffrent le martyre en se brossant les cheveux.
Ces personnes ne sont pour autant pas « douillettes », il existe plusieurs médicaments (y compris des antidépresseurs) pour en atténuer les effets.
Question : Peut-on parler d’allodynie sociale ?.
Il s’agirait d’un trouble caractérisé par des hyperréactions à des situations, évènements, discussions, engendrant une souffrance exagérée et pénalisante pour tous.
En Entreprise, il n’est pas rare d’être confronté à des réactions exagérées de souffrance dans des situations assez banales, sur des sujets élémentaires. .
Par exemple la ponctualité, l’autodiscipline, voire le « travail » ou la courtoisie professionnelle.
Il est bien possible que « la boule au ventre. », dans de nombreux cas, soit un symptôme d’allodynie sociale. .
En management, être confronté à des hyper-réactions sur une demande ou une injonction basique est monnaie courante ; ignorer la « possible allodynie » est source d’incompréhension puis de conflit.
Ce qui parait « banal », « normal » à quelqu’un peut être perçu comme ultra-exigeant ou excessif à quelqu’un d’autre. La banalité, la « norme » sont le plus souvent subjectives et le référentiel des uns et des autres est pratiquement toujours différent.
Pratiquer une autopsie est banal pour un médecin légiste et impossible pour une vaste majorité de personnes. .
Depuis plusieurs années, l’hypersensibilité se propage exponentiellement ; j’en veux pour preuve les injonctions systématiques d’empathie envers toute souffrance déclarée. Tant et tant d’articles sont publiés sur « la souffrance au travail. » appuyés par les pseudo-linguistes convaincus que « travail » vient de « tripalium » cet instrument de torture utilisé par les Romains pour punir les esclaves récalcitrants…qu’en dernière analyse les feignants sont sains et les amoureux du travail des aliénés. .
Il serait « normal et judicieux » de ne pas aimer travailler, de ne le faire que pour des raisons bassement économiques, et de le faire au minimum, en dosant son effort tout en exigeant une compensation élevée. C’est la philosophie sous-jacente au revenu universel.
Il existe, peut-être heureusement, des gens qui aiment travailler et aiment leur travail. Il existe des gens qui aiment se surpasser, s’investir totalement, et qui ne travaillent pas que pour l’argent.
Toute la question repose sur la proportion entre les uns et les autres.
La majorité fait la culture. . C’est pourquoi lors de mobilités professionnelles changer de contexte expose à des situations dans lesquelles l’allodynie fleurit.
Le sentiment d’utilité de son travail lorsqu’il se résume au chèque de fin de mois, est le premier pas vers l’allodynie.
Souvenez-vous, la souffrance. des personnes atteintes d’allodynie est réelle. . Y a-t-il un lien avec le fait selon lequel les Français sont parmi les plus grands consommateurs d’antidépresseurs au monde. ?
En vous souhaitant un agréable mois de juillet. ,
Très cordialement,
Gérard-D Carton Gdc