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Sérénité

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La voie de la sérénité. …

Stoïciens et épicuriens ont réfléchi au principe d’ataraxie. , la tranquillité absolue de l’âme.
Étymologie intéressante « Ataraskia » traduite par « impassibilité ». La sérénité est le terme le plus usuel pour décrire la tranquillité de l’âme. En psychologie, le terme euthymie est utilisé pour parler de l’état de tranquillité mentale, d’une humeur équilibrée, sereine par opposition à la cyclothymie.
Que sait-on de la sérénité. ?
André Maurois déclare que la sérénité est une conquête.. Une conquête sur soi, ses doutes, ses peurs, ses espoirs : “On ne parvient à la sérénité que lorsqu'on a banni l'espoir de sa vie. ” propose Gilles Archambault, auteur québécois qui a dit écrire pour « trouver une réponse inexistante à l'inconfort de vivre ».
Confucius observe que « Le sage est calme et serein. L'homme de peu est toujours accablé de soucis. . »
Accepter ce propos revient à estimer qu’il y a peu de sages tant il y a de personnes accablées de soucis. Nombre de personnes sont incapables de sérénité, car même sous un ciel radieux elles redoutent la pluie alors que dans le désert de leur vie d’autres l’appellent de leurs vœux.
Notre monde n’est pas serein, car il suffit de peu de trouble-fêtes pour briser la sérénité, et il y en a tout de même beaucoup…
Faut-il être serein. ?
Que l’on soit calme et serein ou anxieux et tourmenté ne change rien au monde, mais cela change tout pour soi et souvent pour l’entourage immédiat.
• D’abord parce que l’inquiétude est communicative et contagieuse. Craindre le pire empêche souvent de trouver le meilleur.
• Ensuite parce que l’inquiétude est un poison. Elle atteint constamment le mental et le physique. 90% du temps, elle est irrationnelle, et tient principalement à un manque de réflexion méthodique.
• Enfin parce qu’elle amène à se poser les mauvaises questions au lieu des bonnes et en conséquence à faire les mauvais choix plutôt que les bons.

Comment être serein dans un monde tumultueux. ?
Tout d’abord il faut le vouloir. La sérénité est un choix de vie, que la plupart des gens ne pensent pas à faire.
Le préalable à la sérénité est l’humilité. . Il y a des situations dans lesquelles on ne peut rien sauf les vivre et les accepter. Se souvenir de la prière de Marc Aurèle :
Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes. .

On lit beaucoup de choses sur la volonté, la détermination, le courage, l’énergie, et la faculté qu’auraient les humains à réussir « parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible. ». C’est pour beaucoup de la littérature romanesque. Mais si parmi les multiples injonctions et conseils en développement personnel un seul est à entendre, bien qu’il soit peu mentionné, c’est celui-ci : « travaillez votre sérénité, et commencez par acquérir l’humilité, définie par la capacité à intégrer pas tant ses limites, mais son potentiel de progrès. . »
On ne peut courir un marathon en le décidant du jour au lendemain. On le peut en s’entraînant et progressant chaque jour.
L’humilité est simplement la conscience que l’on n’est pas le centre du monde, que le monde continuera de tourner quoi qu’il nous arrive, que nous n’avons pas la main sur tout, et l’on ne fait, seul, ni grand-chose ni de grandes choses. .

En second lieu, il y a la conscience. . On dort encore mieux sur une bonne conscience que sur un bon matelas. .
Impossible d’être serein sans avoir « bonne conscience ». Certains s’en passent fort bien. Faire du mieux que l’on peut le bien que l’on peut faire est la base de la « bonne conscience ». Cela s’appelle aussi avoir de l’honneur, de la dignité, de la morale, et des règles de conduite convenables et bienséantes.

Le complément nécessaire de la conscience et de l’humilité est le respect. . Je ne parle pas de celui que les voyous petits et grands exigent en retour de leurs incivilités, mais de celui qui habite les grandes âmes depuis toujours dans toutes les cultures.
Il apparaît que la dignité est en premier lieu le respect de soi ; il devient alors naturel à l’homme digne d’être respectueux d’autrui, de la nature, de la loi, des convenances, de la vie.
Le triangle de valeurs « Humilité, Conscience, Respect » une fois au cœur des postures, il ne reste plus qu’à contrôler quelques pulsions de soi et influences de l’environnement. Cela vient naturellement avec les valeurs auxquelles on adhère sérieusement.

Ah, me dit un interlocuteur, cela paraît si simple, pourquoi donc est-ce si rare ?
En premier lieu parce que nombre de personnes préfèrent l’effervescence à la sérénité. Encore une fois, la sérénité est une conquête sur soi et elle passe par non seulement l’intégration du triangle vertueux, mais aussi par le rejet du triangle dépravant. .
1- La pléonexie. : vouloir toujours plus et plus que les autres. Être dépendant des possessions matérielles, et devenir un matérialiste absolu.
2- La complaisance. : Espérer plus que vouloir, et se disperser. Estimer être à plaindre pour ses difficultés et devoir être aidé, assisté… Se trouver des excuses, en toutes circonstances…
3- L’égocentrisme. : impossible d’être serein en étant égoïste et centré sur soi en permanence. L’égoïsme est infini et jamais comblé. L’égocentrisme empêche de voir les qualités d’autrui et de bénéficier de leurs apports.
Lorsque l’on a fait un long chemin, on mesure pleinement que l’importance accordée aux évènements auxquels on est confronté est très momentanément subjective. Avec un peu de recul et de hauteur, ils sont rarement de taille à entamer la sérénité que l’on a choisie. En outre, plus l’heure est grave, plus il est primordial d’être serein. . Les grandes décisions sont rarement les meilleures lorsque prises sous le joug des grandes émotions négatives ou positives.
La sérénité n’entrave ni les plaisirs de la vie ni la passion pour ce que l’on a à faire. Elle n’empêche même pas l’agacement devant les contrariétés de la vie.
Elle débarrasse simplement des inquiétudes malsaines et repose sur un constat perdu de vue par beaucoup… S’inquiéter aujourd’hui pour d’hypothétiques évènements futurs, gâche le jour et ne fait rien pour le futur. . Il est préférable de bien se conduire dans le présent pour espérer un futur agréable.

Bien sereinement vôtre. ,
Gerard-D Carton

La lettre du GCCG -Janvier 2024- III