Publié dans La Lettre du GCCG - Connaissances utiles - Stratégies managériales - Communication - Outils managériaux - Réflexions et humanisme
Les dysfonctionnements dans une équipe ou entre des équipes et des personnes tiennent souvent à peu de choses qui avec le temps prennent des dimensions disproportionnées et installent des relations difficiles qui empêchent une communication constructive et efficace.
Les relations se construisent et se détruisent par des opinions, des jugements, des comportements et leur interprétation selon un même schéma… celui de la création des réalités individuelles.
Petit rappel :
Notre réalité se construit à travers un mécanisme simple.
• La généralisation. positive ou négative à partir de situations / informations. Un élément spécifique est généralisé. Par exemple « il n’est pas d’accord. » devient « il n’est jamais d’accord. », ou bien en généralisation positive « Il m’a entendu sur ce sujet. » devient « Il est toujours à l’écoute. »
• La suppression. , positive ou négative, par laquelle on se focalise sur les éléments positifs ou négatifs d’une relation ou d’une situation, en « supprimant » ce qui pourrait atténuer notre opinion ou jugement. Par exemple « il est toujours de mauvaise humeur. » ou son contraire.
• La distorsion. par laquelle on interprète des situations et l’on crée une information en trouvant des causes ou des raisons que l’on imagine. Par exemple, « il a dû avoir une enfance difficile qui explique sa méfiance. » ou bien « il est très érudit et ses propos sont toujours intéressants. ».
Selon que le mécanisme de construction de notre réalité est « positif » ou « négatif », on crée des réalités « riches / porteuses » ou « pauvres / freinantes ». La même situation vue par des personnes ayant les premières ou les secondes et totalement opposée. C’est la clé des « conflits de réalités » engendrant des différends pouvant tourner à des conflits et toujours générateurs de malaise et de mal-être.
Dans les organisations, quatre voies de résolution / réduction des différends sont possibles.
1- La minimisation /négation. :" Il n’y a pas de « problème. Avec le temps, cela s’arrangera." … Se souvenir que la meilleure façon de ne pas résoudre un problème est de ne pas s’en occuper. Le temps ne fait toujours qu’aggraver les différends.
2- L’arbitrage. : Le « chef » donne raison à l’un ou à l’autre des protagonistes. C’est souvent pratiqué, rarement apaisant.
3- La médiation. : On négocie un compromis avec les protagonistes. Chacun doit faire des concessions, partant du constat du malaise créé par le différend. La médiation part d’un constat de relation négative.
4- La conciliation. : on part du constat de réalités différentes entre les protagonistes. Elles peuvent être pauvres, mais portant sur des éléments différents ou décalées (Pauvres/riches). La démarche consiste à ajuster les réalités et faire évoluer les réalités pour en dégager une commune, et principalement riche.
Pourquoi ?
Parce que les réalités « pauvres » réduisent la performance des personnes, des équipes alors que les réalités riches l’augmentent, et que les réalités sont fondamentalement subjectives. La conciliation permet de réduire la généralisation, la suppression et la distorsion négatives et de prendre en compte les éléments « positifs » qui n’apparaissaient pas.
La conciliation permet d’augmenter la compréhension mutuelle, et d’améliorer les relations interpersonnelles. .
La démarche de conciliation, en synthèse, réconcilie là ou la médiation fait émerger un compromis sur un sujet. La première a des effets durables, car elle s’accompagne de protocoles relationnels constructifs et d’engagements réciproques, là où la seconde traite d’un sujet et ne traite pas de la relation fondamentale.
Bien cordialement vôtre,.
Gérard-D Carton
*Réconcilier : rétablir l’amitié, l’accord, l’harmonie