Publié dans La Lettre du GCCG - Connaissances utiles - Outils managériaux - Stratégies managériales
Il arrive que l’on me parle de la baisse de performance de collaborateurs, à tous niveaux hiérarchiques ; très souvent, mes interlocuteurs ne connaissent pas le syndrome du zénith.. Lorsqu’on analyse la situation sous cet angle, la « solution » devient évidente, en tout cas, une alternative se dessine…
Le syndrome du zénith « vécu » par sa victime..
Après avoir « trouvé » sa voie, par un tropisme naturel, on se consacre avec plaisir et engagement pour progresser. La « passion » pour son travail fait faire les efforts constants indispensables pour arriver au « top ».
On exerce, on apprend chaque jour, et il arrive au bout d’un « certain temps » que chaque jour devienne de plus en plus une « routine », on a tout vu, (du moins le croit-on), et la « passion » se délite lentement mais sûrement.
On se raisonne, on se morigène, on culpabilise, et on se détache de plus en plus.
L’entourage nous porte toujours une considération distinguée, on a de plus en plus l’impression de se reposer sur nos lauriers, et un sentiment d’imposture s’insinue dans notre vie professionnelle et sociale.
On commence à s’intéresser à des choses diverses, parfois des futilités, on se disperse un peu, et pendant quelque temps cela fait illusion… Sans réellement se passionner pour ces activités qu’auparavant on dédaignait, on les multiplie, et graduellement la performance baisse. Il n’y a pas de top performer sans passion.
L’entourage finit par s’en apercevoir, et notre aura s’obscurcit…
Alors commence le déclin ou le rebond..
Les symptômes du déclin sont principalement :.
• Une impression de fatigue récurrente dès le réveil et dans la journée
• Un manque d’enthousiasme vis-à-vis de notre activité principale
• Une tendance croissante à la procrastination et à la dispersion
• Des retards d’exécution ou de prise de décision
• Une baisse de concentration, des digressions et évagations fréquentes
• De « petites erreurs » répétitives
• Un sentiment d’effort important pour des activités simples
• La réduction du « temps de travail »
• Une occurrence croissante d’épisodes de « spleen »
• La diminution jusqu’à la disparition de projets et challenges.
Ce qui génère d’une part une baisse de performance, et d’autre part dans l’entourage une distanciation de plus en plus marquée.
*Le rebond, *. alternative au déclin, passe par une prise de conscience de l’effet zénith. Cette prise de conscience peut se faire à titre personnel et/ou par l’entourage.
• À titre personnel, lorsque des éléments caractéristiques du « déclin » se ressentent et s’observent, se garder de rationaliser ces éléments par « l’âge » (le syndrome du zénith n’attend pas le nombre des années). Faire un bilan objectif d’activité et d’implication, avant que la passion ne soit plus qu’un souvenir. Le point principal est de « changer la routine », car c’est elle qui déclenche la baisse de passion, antinomique avec « l’habitude ».
On n’a jamais « tout vu », « tout connu », « tout su » d’un métier, d’une profession, d’une activité..
• Par l’entourage, se garder de porter le pseudo-diagnostic de « démotivation » ou « d’usure », car au départ, le syndrome du zénith peut n’être qu’un plateau. Aider à la prise de conscience du risque de syndrome du zénith par l’intéressé, proposer un accompagnement (en interne ou externe) visant à régénérer la « passion », en concevant de concert de nouveaux challenges mobilisateurs.
J’ai bien conscience que parler de « passion » pour son travail peut être considéré comme absurde par ceux qui sont convaincus que le travail ne se conçoit que comme source de revenu et qu’il est par définition pénible, contraignant, et tout sauf plaisant.
Ces personnes-là ne font généralement pas partie de l’ensemble des « top-performers » et n’ont aucun risque d’être atteintes par le syndrome du zénith…
Lorsque vous ressentirez ou identifierez une « baisse de motivation durable », pensez à ce syndrome, et envisagez une stratégie de rebond… Souvenez-vous, François Rabelais, a entrepris des études de médecine à l’âge de 36 ans, a été reçu Docteur à 43 ans, et entretemps (1534) a publié la vie inestimable du grand Gargantua.
En vous souhaitant une passion durable pour votre travail
Bien cordialement,
Gerard-D Carton
07 60 07 31 67