Publié dans La Lettre du GCCG - Divers
Dans « Objectif zéro sale con », Robert SUTTON ouvre des perspectives sur un sujet tabou, dans un langage « vert ».
Le sale con est défini comme la personne, chef ou pas mais souvent chef de quelque chose, qui est dominant, harcelant, méprisant, vexatoire, brutal, sans aucune considération pour autrui, intéressé par sa « réussite ». Il est tour à tour hautain et dédaigneux, il traite autrui en quantité négligeable, peut facilement employer l’insulte, la menace et abuse toujours de son pouvoir, même s’il en a peu.
Le sale con est rarement tout seul car il a tendance à rendre autrui comme lui, et à se lier avec ceux qui lui ressemblent.
Les sales cons lorsqu’ils sont à l’origine de changement aiment à les rendre pénibles, et plus ils voient les gens en souffrir plus ils sont contents et satisfaits. Le changement est pour eux un levier de plus à la satisfaction de leur besoin de nuire.
Si vous rencontrez quelqu’un qui se délecte de la souffrance des autres, qui juge avec sévérité leurs efforts ou tentatives de résistance, les qualifient avec des termes peu flatteurs voire totalement désobligeants, il y a de grandes chances pour que cette personne soit un « sale con ».
Sutton explique fort bien que les sales cons sont dangereux pour les entreprises, sans parler des dégâts qu’ils font au plan personnel, précisément parce qu’ils n’ont pas que des défauts, et bien souvent des compétences qui leurs assurent une bonne performance par ailleurs.
Lorsqu’ils sont confrontés à des changements qu’ils n’aiment pas, les sales cons ont une attitude très différente selon que les changements proviennent de leur hiérarchie directe (avec laquelle ils sont aussi mielleux que possible aussi longtemps que cela les sert), ou bien d’ailleurs (en dessous, à côté). Là ils sortent l’artillerie lourde et s’en donnent à cœur joie pour faire déraper les projets, les programmes et autres dispositifs.
Les sales cons utilisent la menace et les vociférations, comme les grands singes se frappent la poitrine. Ils cherchent à impressionner et priver autrui de ses moyens, pour mieux s’imposer dominer et « gagner ». La vie est pour eux une compétition permanente, leur langage est guerrier et agressif, leur vision monolithique, leur avis péremptoire, et leur modèle simple : « je parle, j’ai raison, tu te tais, et tu exécutes ».
Les sales cons sont l’ennemi numéro 1 du changement. Soit ils l’imposent et en font une extension douloureuse de leur pouvoir, ou bien ils le tuent sans merci, surtout s’il doit bénéficier à d’autres.
Dans les entreprises où les sales cons arrivent à se hisser dans les rangs supérieurs, le changement est synonyme d’arbitraire et de souffrance. Il n’est pas rare que la hiérarchie suprême tolère les sales cons, d’abord parce qu’avec elle ils sont très conciliants et suffisamment obséquieux, et qu’ils obtiennent des résultats dont le coût humain n’apparaît pas au premier degré, ou bien est minimisé : Départs, absentéisme, procès, maladies, stress, contre-performances...
Mon expérience personnelle des sales cons est aussi vaste, mais pas plus, que celle de la plupart des personnes qui ont vécu en Entreprise pendant quelques années...
Que les Entreprises soient grandes ou petites, elles ont leurs lots de sales cons…. Elles n’en meurent pas toutes mais certaines n’y survivent pas.
On rencontre des sales cons dans tous les métiers, toutes les professions, à tous les échelons de la hiérarchie, les ravages qu’ils font sont gigantesques, et ne se limitent pas aux collaborateurs de l’entreprise. En effet les sales cons ont toujours un impact sur la clientèle, soit directement soit indirectement.
Si dans votre Entreprise il y a des sales cons, restez en éloignés le plus possible ! Si votre patron direct en est un, envisagez sérieusement un autre emploi, et si c’est un de vos subordonnés, vous devriez songer à vous en séparer.
Je ne crois personnellement pas à la rédemption des sales cons, et s’il arrive que l’on puisse faire évoluer leur comportement en surface, leurs propos dans la forme, leur « naturel reptilien » reste enfoui et émerge à la première occasion.
J’ai connu quelques rémissions, mais seulement après un changement complet d’environnement et souvent un « coup dur » qui leur était porté par la vie.
Le problème avec les sales cons est qu’ils finissent toujours par faire croire que ce sont les autres qui sont ou qui ont un problème, c’est une de leurs grandes forces, car ils ne se remettent jamais en cause et sont prompts à la remise en cause d’autrui.
Un autre critère de reconnaissance des sales cons est qu’ils ont le chic pour pourrir les ambiances de travail. Spécialistes de l’humour cynique, ils cultivent les petites phrases qui font mouche, et blâment ceux qui s’en émeuvent en leur reprochant de n’avoir pas d’humour.
L’Histoire est riche de sales cons arrivés au pouvoir ; le bilan de ces gens là n’est jamais positif, et le prix payé par les peuples toujours exorbitant. Une constante chez tous les tyrans, le changement est leur arme, et ils ne changent pas.
Comment traiter les sales cons ?
- Avec distance, en restant serein, calme, et patient. Ils détestent çà, car cela les prive de leur effet… Surtout pas en devenant comme eux...
- En préparant les rencontres, autant que possible. Vous savez qu’ils seront odieux à la première occasion, alors préparez une ou deux petites phrases pour parer les agressions qui ne manqueront pas de se produire…
Et si vous voulez leur passer un message, offrez donc leur le livre de SUTTON, publié chez Vuibert, il y figure même un autodiagnostic pour savoir si l’on en est un ou pas,
Très cordialement,
Gdc