Priorités managériales et paradoxes

Priorités managériale et paradoxes

Selon les priorités et leur ordre, les résultats changent.
Il y a sept grandes catégories de priorités. :
1. Celles tournées vers l’organisation personnelle
2. Celles tournées vers les objectifs
3. Celles tournées vers les promesses / engagements
4. Celles tournées vers la satisfaction de l’entourage (famille, boss, collaborateurs, clients, collègues, amis…)
5. Celles tournées vers la satisfaction personnelle (santé, énergie, progressions, vie sociale, loisirs, repose, hobbies, moral, plaisirs…)
6. Celles en « réactivité » aux sollicitations diverses que l’on reçoit, professionnellement, personnellement,
7. Celles nées des problèmes du moment dus aux solutions d’hier ou à leur absence :
• Les solutions qui ne fonctionnent pas créent dans le temps une urgence alors élevée au rang de priorité.
• Les problèmes que l’on n’a pas résolus, dont on ne s’est pas occupé, grandissent et s’imposent.

Cela fait beaucoup de priorités, et l’on a d’autant plus de mal à les gérer que. :
• L’on n’établit pas un ordre.
• Qu’il n’est pas constant
• Que l’on sacrifie l’efficacité par culte de la réactivité, car alors c’est l’entourage qui décide de nos priorités, et elles sont changeantes…
• Que l’on omet de les planifier
• Qu’on les dissocie de nos valeurs.
C’est ainsi que l’on est « débordé », « sous l’eau », « épuisé », « en retard sur tout » « agacé » et régulièrement « agaçant » …
. L’expérience, accumulée avec le temps, amène à constater que l’absence de priorités réelles crée le chaos et cela d’autant que l’on essaie de satisfaire tout le monde…

Que faire. ?
1- Penser et agir en termes de responsabilités plutôt que d’obligations ?
2- Penser et agir en termes de mission plutôt que de réactivité ?
3- Bannir « La priorité des priorités » elle est l’évidence de l’inorganisation ?
4- Se donner quelques minutes pour établir sincèrement la liste générique de ses priorités en harmonie avec ses valeurs (trop de gens déclarent que leur priorité est la famille, alors que rien n’est plus éloigné de leurs comportements, et inversement) ?
a. Dans l’entreprise, procéder de même :
b. Responsabilités versus activités dérivées d’obligations…
c. Missions versus délais courts de réaction…
d. Priorités déclinées depuis la stratégie de réussite…
e. Inclusion des considérations temps et durée…

Quand tout est prioritaire, rien ne l’est..
Une anecdote tirée de l’humour russe sous Staline :
Un ouvrier est félicité par son chef qui lui remet un coupe-file pour prendre son billet de train. Il arrive à la gare, et constate une longue file d’attente. Muni de son « passe », il remonte la file. Arrivé en tête, il se fait durement rembarrer… C’est la file des personnes ayant un coupe-file. …

Le chaos généré par les priorités des uns différentes de celles des autres tient aussi au fait que lesdites priorités sont très souvent le fruit d’opinions plus que de raisonnements pertinents.
Sur le plan politique, ce formidable univers d’opinions, à tous niveaux, est tristement évident.

Il semble que peu de personnes et d’organisations échappent aux paradoxes des priorités, car ils naissent de leur diversité et de leurs divergences.

Quelques paradoxes. ?
• Ce qui est considéré comme secondaire aujourd’hui peut à tout moment devenir une priorité demain.
• Ce qui est considéré comme prioritaire aujourd’hui pourrait bien être en réalité insignifiant demain.
• Les priorités devraient être définies en fonction de l’importance des enjeux, mais le sont en réalité par leur méconnaissance.
• Les priorités collectives sont toujours subordonnées aux priorités individuelles et donc en cela infériorisées.
• Les prévisions les plus sérieuses dégageant des priorités pour préserver le long terme sont totalement occultées par la pression du court terme.
• Les priorités conceptuelles sont toujours plus belles que les priorités opérationnelles, mais elles demeurent en bas de la liste pour beaucoup de personnes et d’organisations.
• Comprendre la ou les priorités d’un interlocuteur est d’autant plus difficile qu’elles sont éloignées des nôtres et que nos opinions divergent sur des points fondamentaux.
• Avoir plus d’une priorité met en situation de l’âne de Buridan. Les traiter une par une comme si l’on n’en avait qu’une transforme l’âne en cheval. …

Enfin, il semble que la logique soit plus pertinente que les émotions pour traiter l’ordre des priorités avec efficacité. Peut-être parce que la logique trouve la sortie là où les émotions entretiennent les paradoxes…

En vous souhaitant une agréable semaine ;
Prioritairement vôtre.

Gérard-D Carton.

*Un RV *. ?

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