Sincéricide

Connaissez-vous des sincéricides. ?
Un mot qui fait l’objet de nombre d’articles depuis quelque temps …
Il s’agit des personnes qui au nom de la sincérité disent sans filtre, une ou des vérités (ou ce qu’elles croient être des vérités), crues, blessantes, voire offensantes…
Les personnes qui se déclarent « cash » ne sont pas forcément sincéricides, mais risquent aisément de le devenir.
Le vieux proverbe « *toute vérité n’est pas bonne à dire *. » prend son sens face aux tendances sincéricides de certains « interlocutUeurs. » ?

Quelques verbatim. …
« Je dis les choses telles qu’elles sont »
« Je déteste l’hypocrisie et les euphémismes »
« Je dis ce que je pense, un point c’est tout »
« J’appelle un chat un chat »
« L’hypersensibilité des uns et des autres, leurs états d’âme ne sont pas mon problème »
« J’ai toujours eu le courage de mes opinions »
« Tourner autour du pot n’est pas mon genre »
« Quand la vérité fait mal, c’est que les gens sont malhonnêtes »
« Quand la vérité dérange, elle est salutaire »
« Il n’y a que la vérité qui blesse »
« Les gens qui ne peuvent entendre la vérité sont des lâches »
« Ce que j’en dis est pour votre bien »
« J’ai mon franc-parler »
« Le tact c’est pour les mauviettes. »

L’observation des sincéricides laisse apparaître qu’ils ont leurs cibles et qu’ils savent adopter des propos plus nuancés avec ceux qu’ils craignent ou qui les impressionnent. En clair, par exemple en entreprise, sincéricides avec les collaborateurs ou collègues et tartuffe avec les supérieurs. .

En environnement personnel, les sincéricides font des dégâts considérables. Ils sont à l’opposé des personnes qui préfèrent se taire qu’être désagréables ou blessantes.

Quelques constats.
Les corollaires des pratiques des sincéricides ?
• L’absence de courtoisie, de respect et de tact.
• Le plaisir de blesser, diminuer, vexer.
• Le côté balourd, obtus, ours.
• L’égocentrisme et l’insensibilité à autrui.
• L’incapacité à toute forme d’empathie alliée à une tendance à l’autocomplaisance.
• Le culte de la dureté, « parce que la vie est dure ».
• La dérision systématique de la bienveillance.
• La qualification de « monde des bisounours » pour toute recommandation d’indulgence ou de compréhension.
• La croyance, une fois pour toutes, que dire la vérité sans aucun filtre est une qualité estimable.
• L’incapacité à concevoir que la « sincérité » n’est pas nécessairement « vérité ».
• En entreprise, un management de type toxique.

Comment les gérer. ?
Le mieux reste tout de même d’éviter leur présence, tant que faire se peut. À défaut, rester de glace devant leur propos, prendre le parti de les contredire lorsqu’ils attaquent quelqu’un, les confronter froidement.
Être sincéricide ne se résume pas à être bourru. C’est une démarche de domination et d’agressivité. En cela, elle est inacceptable. Envisager de leur dire vos quatre vérités … et en cette période après Pâques de leur sonner les cloches. …

Le pire qu’il puisse vous arriver. ?
• Être sincéricide
• Travailler dans une organisation dont le grand chef est sincéricide
• Avoir un chef sincéricide
• Avoir un conjoint sincéricide
• Avoir un parent sincéricide
Et pour les « jeunes »
• Avoir un Enseignant sincéricide

Enfin, les domaines privilégiés de prise de position des sincéricides :
• Les reproches et le blâme
• Les critiques et remontrances
• Les conseils et objurgations
• Les leçons de vie

Pour paraphraser le texte de Guy Béart, dans le contexte des sincéricides, celui qui dit la vérité devrait être exécuté…

En vous souhaitant de rester loin d'eux. …

Gérard-D Carton