Publié dans La Lettre du GCCG - Divers
Avec l’arrivée du printemps, les projets et programmes de transformation fleurissent…enfin, ceux qui ont été bien préparés ! La transformation digitale est celle dont on parle le plus, notamment sous l’angle « technique » et il est vrai que chaque jour des centaines d’applications sont mises sur le marché. Non seulement le digital « remplace », mais il crée de nouvelles voies. Les transformations s’opèrent à des vitesses variables et selon des modalités plus ou moins complexes. Une chose est sûre : Toute transformation (qu’elle soit organisationnelle, technique, procédurale, sociale…) nécessite une transformation équivalente des états d’esprit. Reprenons cette vieille vérité attribuée le plus souvent à Einstein (cela fait toujours bon effet) : « Si l’on juge les compétences d’un poisson rouge à sa capacité à grimper aux arbres, il passera sa vie à croire qu’il est stupide ». Souvenez-vous, on ne peut corriger une faute d’orthographe à l’écran avec du Typp-Ex. Transformer l’environnement sans veiller à la transformation des états d’esprit est générateur de dysfonctionnement. Souvenez-vous, lorsque le téléphone est arrivé, puis la télévision, puis l’informatique, puis internet, puis les smartphones, puis les réseaux sociaux, les sociétés et les entreprises se sont transformées. Ces transformations ont été pour beaucoup graduelles, mais elles se sont toutes accélérées avec le temps. Aujourd’hui les temps d’ajustement réduits pénalisent ceux qui ne prennent pas les tendances rapidement. Beaucoup de personnes utilisent des smartphones, des tablettes sans en comprendre le fonctionnement et encore moins les immenses possibilités. Certains s’en accommodent, d’autres stressent…
Esprit es-tu là ?
Bonne question à se poser lorsque l’on conduit une transformation ou qu’elle nous concerne.
Les transformations réussies se font sur deux axes :
- La méthode, qui s’accompagne de rigueur, d’ordre, de processus définis, d’objectifs, de décisions fermes.
- L’ouverture, qui s’accompagne de négociations, de considérations humaines, de compréhension, d’écoute, de coopération et donc de communication efficace.
Les deux nécessitent de la détermination et doivent coexister. Sans méthode ou sans ouverture, une transformation est, soit trop lente soit trop dirigiste, pour être effective.
Dans la réalité opérationnelle, il est fréquent d’observer que les protagonistes des transformations sont pour une part orientés « méthode » et pour une autre part orientés « ouverture ». Cela génère souvent des différends, parfois des conflits, et toujours des oppositions. Jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il faut que tous les protagonistes allient méthode et ouverture.
Une complication certaine vient du fait que beaucoup de communications sont établies sur un mode implicite plutôt qu’explicite. Dans l’esprit de beaucoup, si l’on parle ouverture alors implicitement on sous-estime l’aspect méthode, et inversement.
Comment faire se rejoindre et se compléter ces deux orientations ?
Tout d’abord concevoir et intégrer qu’il faut impérativement les allier équitablement et fondamentalement pour réussir.
L’une ne peut se pratiquer au détriment de l’autre sans retarder, voire compromettre, la transformation.
Ensuite, concevoir une démarche explicite alliant les deux orientations chez tous les protagonistes. Attendre de personnes orientées les unes d’ouverture et les autres de méthode qu’elles coopèrent est illusoire. Chacun devra se sensibiliser aux deux aspects pour que cela fonctionne.
Passer le projet de transformation au crible des deux orientations :
- Qu’est-ce qui est porteur de méthode ?
- Qu’est-ce qui est porteur d’ouverture ?
- Que communique-t-on qui reflète les deux orientations et en quoi ?
Identifier en quoi le projet « manque » de l’une ou de l’autre, et engager les protagonistes à porter les deux orientations. Ce n’est pas une question de technique, mais d’état d’esprit.
Une évidence concernant les transformations est d’actualité en France : L’élection présidentielle place au cœur des débats la transformation de la Société française. Tous les bords politiques mettent en avant la nécessité de cette transformation. Il est assez évident que certains privilégient l’ouverture et d’autres la méthode. Aucun ne porte de façon évidente les deux orientations. La perplexité d’une vaste partie de l’électorat est logique, car l’on donne à choisir entre deux orientations alors qu’intuitivement elles sont attendues de façon équilibrée par beaucoup.
Il se passe souvent la même chose dans les Entreprises et Organisations.
Conjuguer méthode et ouverture est la seule voie qui mène rapidement et efficacement au but.
Très cordialement,
Gdc