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Êtes-vous « impeccable » ?

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En vieux français l’adjectif peccable signifie « qui est capable de pécher » . Tout homme est peccable d’autant que dans l’acception courante, et par extension, au-delà d’un aspect religieux, pécher signifie « commettre une faute » .

De ce vieux mot est né « impeccable » , qui ne présente aucune faute.

Impeccable a pris depuis le milieu du vingtième siècle une connotation physique et souvent vestimentaire. Pourtant, son sens premier demeure concernant les productions, les services, les écrits.

La question êtes-vous impeccable porte sur l’éthique, la conduite, les décisions.

Il existe des fautes (péchés) à ne pas commettre en management, qui ne sont pas sans rappeler des principes anciens et les fameux péchés capitaux.

1- La paresse : un manager n’a ni le droit d’être paresseux ni celui d’encourager la paresse par complaisance. Il a le devoir d’être diligent, vaillant, travailleur exemplaire et énergique.
2- Le mensonge : un manager menteur est un manager qui se prive définitivement de la confiance de son entourage. Il doit en outre dépenser une énergie aussi considérable que contre-productive pour se souvenir de ses mensonges. Il a le devoir d’être sincère, de ne pas confondre sincérité et vérité, de savoir remettre en question des croyances, certitudes, impressions, et de le faire avec simplicité.
3- L’arrogance : elle rend présomptueux (avoir une opinion très avantageuse de soi-même), condescendant voire méprisant des réalités d’autrui et des situations. L’arrogance sied aux matamores. Le manager a le devoir d’être respectueux, et suffisamment modeste pour être aussi accessible qu’efficace et réaliste.
4- La colère : elle est toujours mauvaise conseillère, prend sa source dans des peurs incontrôlées, et prive de la plus fondamentale intelligence. La colère rend aveugle et stupide. La colère n’est jamais preuve de spontanéité, elle n’est preuve que de manque de contrôle. Le manager doit rester calme, surtout dans les moments de tension, et à défaut de pouvoir rester serein en toutes circonstances être capable de contrôler ses émotions négatives.
5- La Jalousie : elle rend misérable et médiocre. Jalouser est avant tout être immature et égocentrique. Le manager doit être capable de se réjouir du succès des autres, et de s’inspirer de leurs réussites sans jamais les minimiser.
6- La concupiscence : elle conduit tout droit au harcèlement et de façon méritée à la porte. La prise de conscience augmentée ces dernières années par certains mouvements libérateurs de la parole la rend moins populaire, et hélas probablement plus insidieuse. Le manager a un devoir de bienséance, tant dans ses comportements que ses propos.
7- La cupidité : Elle transforme en mercenaire et abaisse dangereusement le niveau d’éthique. Le manager se doit d’être judicieux dans ses aspirations matérielles et ne pas confondre confort et opulence, sécurité et exorbitance.
8- La pusillanimité : être craintif, ne pas assumer ses responsabilités, démontrer de l’indécision par peur, éviter les risques, faire tirer les marrons du feu par son entourage, est l’apanage des petits chefs anxieux et appréhensifs. Le manager doit cultiver et démontrer un courage constant, par opposition à exceptionnel. Il doit avoir le courage de prendre des décisions bien préparées, de les porter et les assumer pleinement. Il doit avoir le courage d’exprimer, d’oser, mais aussi de reconnaître ses erreurs quand il le faut.
9- La procrastination : remettre à plus tard les actions et décisions difficiles ou pénibles, mais aussi se montrer négligeant des priorités en s’adonnant à ce que l’on préfère faire… Un manager se doit d’avoir des priorités cohérentes et à faire ce qu’il a à faire sans perdre de temps ou se laisser emporter par la vague de l’indécision.

La voie de l’impeccabilité passe par le refus des fautes que l’auto-complaisance tend à encourager et minimiser.

Les pouvoirs allant de pair avec les fonctions managériales gagnent à être transformés en devoirs.

L’éthique managériale passe donc nécessairement par une aspiration à l’impeccabilité et si elle est un nécessaire attribut d’une conduite managériale exemplaire, tous les collaborateurs gagnent à s’en inspirer.

Les valeurs personnelles sous-tendues par l’impeccabilité viennent alors en renfort des valeurs opérationnelles, celles par lesquelles la culture d’entreprise se forge et l’entreprise progresse.

En synthèse, sans avoir la prétention d’être parfaite, la personne impeccable devient exemplairement et simplement humaine.

Bien cordialement vôtre,

Gérard-Dominique Carton

GDC
Citation

La minute de bon sens. Une publication du GCCG - mars 2019