Publié dans Pensées du jour - Connaissances utiles
« Hommage du vice à la vertu », selon la formule de La Rochefoucauld, l’hypocrisie est généralement condamnée. Mais peut-elle, en dehors de circonstances exceptionnelles ou de « pieux mensonges », susciter l’indulgence ?
Des psychologues de l’université Yale ont présenté à des volontaires un ensemble de cas d’hypocrisie : un sportif s’insurgeant publiquement contre le dopage et le pratiquant en secret, un étudiant s’inquiétant des risques de fraude aux examens et trichant lui-même, un salarié annonçant qu’il va tenir l’objectif alors qu’il sait qu’il n’y parviendra pas, un époux infidèle proclamant les vertus du mariage.
Dans chaque cas, ces attitudes ont été doublement condamnées par les participants, non seulement pour l’attitude transgressive du sujet, mais aussi pour son hypocrisie. Il a ensuite été demandé aux participants quelle aurait été leur opinion sur les mêmes personnages, si ceux-ci avaient – sans faire de déclaration contradictoire – annoncé simplement leur transgression. Dans ce cas, la condamnation de la transgression s’est révélée moins sévère que lorsque celle-ci était accompagnée d’hypocrisie. Enfin, la même question a été posée dans l’hypothèse où les personnages auraient affiché leur hostilité à la transgression, tout en admettant qu’eux-mêmes n’étaient pas irréprochables à cet égard. Dans ce dernier cas, la condamnation par les participants a été moins sévère encore.
Hypocrisie avouée est à moitié pardonnée !