Publié dans Pensées du jour - Connaissances utiles
Au début des années soixante, le psychologue Stanley Milgram (1933-1984) a demandé à des volontaires d’administrer des décharges électriques d’intensité croissante à un tiers. Ces décharges étaient fictives, à l’insu des participants qui les croyaient réelles. Quant au tiers, c’était un complice des organisateurs qui simulait la souffrance sous l’effet des électrochocs. L’objectif réel était de mesurer le niveau d’obéissance à un ordre contraire à la morale. Les deux tiers des participants ont accepté d’administrer le niveau maximum de décharge, malgré la souffrance affichée par la personne qui la recevait. L’expérience de Milgram a été reproduite de nombreuses fois dans des pays divers, avec des résultats convergents : quelles que soient les histoires et les cultures nationales, deux personnes sur trois ont tendance à obéir à des instructions contraires à l’éthique dès lors que celles-ci sont données par une autorité, même si la désobéissance est sans conséquences graves. Un individu sur trois est en revanche porté au refus d’obéissance dans les mêmes circonstances.
Une équipe de psychologues de l’université de Varsovie vient à son tour de reproduire en Pologne l’expérience de Milgram, à la recherche d’éventuelles différences de comportement selon le sexe des participants ou du tiers complice. Les résultats globaux confirment les constats de Stanley Milgram, mais aucune différence significative de comportement selon le sexe n’a été mise en évidence. Hommes et femmes obéissent et désobéissent aux ordres dans les mêmes proportions, quel que soit le sexe de la personne soumise aux décharges.