Groupe Gérard Carton
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Interview Adriana BAIADA

Le Groupe Gérard Carton vous propose tous types de lectures, longues ou brèves, souvent teintées d'humour mais toujours sérieuses...

J’interviewe régulièrement des personnes dont le parcours de vie, atypique, peut être inspirant, faire réfléchir…
Aujourd’hui, une amie d’enfance, Adriana BAIADA. , étudiante brillante, puis avocate, et à présent sophrologue.
Adriana, adolescente, a incarné Nadjia dans Poly en Tunisie. , une « série » dirait-on aujourd’hui œuvre de Cécile Aubry, qui a eu beaucoup de succès tout comme Belle et Sébastien. Ceci n’était qu’une parenthèse de parcours pour Adriana qui, déjà passionnée par le droit, et partageant son temps entre la Tunisie et la France, a choisi de s’orienter vers des études « sérieuses » … Le droit civil de la personne et de la famille.
Adriana a exercé comme avocate pendant plus de 20 ans, aux barreaux de Lille et de Tunis.
Après avoir été diplômée comme praticienne en PNL, elle a entrepris une formation de sophrologue, et a récemment ouvert un cabinet de sophrologie à Paris.
Nous sommes amis depuis plus de cinquante ans… et nous nous tutoyons…
Peux-tu nous expliquer ton évolution professionnelle du droit civil à la PNL puis la Sophrologie ?.
En qualité d’avocate, j’ai au quotidien été confrontée à la détresse, la colère, l’animosité, le malheur, parfois la futilité, la vengeance et la revanche, souvent le désespoir, la mauvaise foi… Aider les personnes en difficulté sur le plan du droit a ses limites. Il y a le droit et la situation affective des personnes, très souvent des souffrances aussi profondes qu’insurmontables, or, la justice est « froide ». Bien sûr, on établit une relation d’aide, faite de compréhension « on ressent » ce qu’autrui ressent, mais on doit rester sur le plan du droit… C’est frustrant.
Je me suis intéressée à la PNL au bout de quelques années d’exercice ; cela m’a permis d’encore mieux comprendre mes clients, et de les aider « au-delà » du droit… Établir un rapport de confiance sincère et durable, rassurer quand il le fallait, mettre les situations en perspective, envisager des médiations, réduire la colère, la peur, et éclaircir les idées des personnes en dissonance cognitive… lorsque les principes et les valeurs sont en décalage avec les réponses comportementales qui semblent devoir s’imposer… Et puis, il y a la « lenteur »… la complexité des procédures, les délais, les recours, les ajournements font qu’une affaire simple peut prendre des années pour être jugée…
La plupart des personnes qui venaient me consulter en droit étaient sous le coup d’émotions négatives, la colère, la tristesse, la peur, et se montraient stressées…
Entre avoir un sentiment d’injustice et être injustement traité sur le plan du droit, il y a un monde… Nul n’est censé ignorer la loi, mais personne ne peut la connaître en totalité… Le Code civil 2022 comporte 3360 pages ! En France, on appelle « patients » les utilisateurs du secteur de la santé… On devrait user de ce terme pour les « demandeurs et défendeurs » en justice. Apaiser, rassurer, tempérer, voilà comment la sophrologie s’est imposée à moi… Accompagner les personnes en état de stress, angoissées, fatiguées, parfois obsédées par leur affaire, et souvent incapables de raisonner sainement.
Rabelais a commencé ses études de médecine à l’âge de 45 ans…J’ai entrepris à presque cinquante ans d’étudier la sophrologie pour aider à maîtriser l’aspect émotionnel des situations.
La sophrologie -du grec sos. harmonie, phren. esprit et logos la science- est littéralement la science de l’esprit harmonieux. Elle permet de retrouver un bien-être au quotidien et de développer son potentiel. Et je dois dire qu’il y a une plus grande satisfaction à aider l’Autre à reprendre sa vie en main, se sentir « bien », retrouver le calme et l'équilibre émotionnel, la joie de vivre, l’entente avec l’entourage, qu’à simplement « gagner un procès ».
Quelles sont tes grandes satisfactions dans ton « nouveau métier » ?.
J’aide à présent des personnes à canaliser leurs émotions, à les vivre sans qu’elles dominent. J’ai des remerciements chaleureux pour mes actions là où j’avais des remerciements « techniques ou polis » pour avoir gagné une cause.
J’aide des personnes à réaliser leur potentiel, à se développer harmonieusement dans une société où les contraintes, les obligations, les contrariétés, les « mauvaises nouvelles » les polémiques, créent un environnement stressant, amenant régulièrement à des comportements de consommation néfastes… y compris la prise de certains médicaments…
La relation avec ceux qui me consultent est humaine et bienfaisante.
Elle a pour principal effet de redonner confiance en soi, ce qui est la clé des évolutions comportementales positives et la solution à de nombreuses situations pénibles.
A tous les âges, le doute de soi peut faire son apparition… Il est souvent caractéristique de l’intelligence… Seuls les imbéciles ne doutent jamais, sauf d’autrui… Toutefois, sa persistance est toujours nuisible. Permettre de prendre et garder confiance en soi, avec des repères sains, est une mission superbe et formidablement satisfaisante.
Une grande satisfaction vient aussi du fait de substituer l’aide à la compassion.
Plaindre les gens n’est pas les aider ; parfois même ,cela aggrave leur situation, et les entraîne vers la complaisance.
J’aime les gens, j’aime les accompagner vers le mieux-être, leur bien-être, pas cet état stéréotypé «miraculeux ».

Qu’est-ce qui est le plus difficile dans ce métier ?. Faire comprendre aux personnes qui viennent me voir que je ne suis qu’un guide et que ce sont eux “les sophronisés” *. qui sont acteurs.
Faire acquérir l’autodiscipline nécessaire pour que les sessions produisent leur effet. Il y a des protocoles à suivre et répéter les pratiques apprises au cabinet chez eux et entre deux séances. Souvent, les gens « sous pression » ou « stressés » estiment « n’avoir pas le temps » de s’occuper d’elles. Il suffit parfois de quelques minutes pour retrouver le calme nécessaire pour prendre les bonnes décisions ou agir correctement.
J’ai mis en place des protocoles « progressifs » permettant de développer de « bonnes habitudes », de réconcilier l'âme et le corps et de les installer durablement.
Il arrive que des personnes se disent *« j’suis comme ça »
. , et intègrent leur état négatif comme faisant partie de leur « personnalité » … « C’est ma nature ». … Je crois que personne n’est né pour être malheureux, le bien-être n’est pas une destination, c’est un chemin… S’engager sur ce chemin, c’est explorer son potentiel, sa part de bonheur, son droit d’être à la fois, soi et bien.
La sophrologie est l’approche la plus douce pour ouvrir la voie vers ce chemin et parvenir à destination.
As-tu un conseil générique à donner à nos lecteurs ?. Apprenez à respirer, car quand on stresse on respire d'une manière plus rapide et moins ample, le corps se tend et va générer des crispations. On peut contrer en allongeant l’expiration, en la doublant par rapport à l’inspiration, on agit alors sur l'état émotionnel interne.
Prenez-soin de vous, exercez votre droit au bien-être ; votre plus important capital est votre moral. Il conditionne votre santé mentale et physique. Vous avez le droit sinon le devoir d’être « bien », de vous sentir « bien » et l’exercice de ce droit est bénéfique pour votre entourage, sur le plan personnel et sur le plan professionnel…
Les Japonais ont un mot magnifique, « Ikigaï », pour désigner la joie de se réveiller le matin en ayant la pleine conscience de la réalisation de soi à venir. Envie de bien vivre, joie de vivre bien… et de faire le bien autour de soi…
Ma fierté est de contribuer, modestement, à accompagner mes interlocuteurs vers cette destination. Comment prendre contact avec toi ?. Le plus simple est par Doctolib ( https://www.doctolib.fr/sophrologue/paris/adriana-baiada )

Interview réalisée le 16 décembre 2021. Gérard-Dominique Carton

Gérard-Dominique Carton- La lettre du GCCG © Décembre 2021-Hors Série- Interviews