Savez-vous vous évader ?

Depuis quelques années, les jeux d’évasion, au-delà de la sphère « week-end » , séduisent le monde du management, principalement pour renforcer l’esprit d’équipe.

Ces jeux reposent sur un concept simple, résoudre une ou des énigmes, en équipe de deux à 10 personnes, dans un temps donné. Ils sont une mise à l’épreuve de la logique, de la créativité et bien sûr de l’entraide, donc de la capacité d’écoute et de leadership des participants.

Le mécanisme de construction du jeu exploite les failles humaines et psychologiques des participants. Parmi elles notamment :

• La tendance à complexifier les situations plutôt que de les simplifier
• La difficulté à se faire une représentation d’ensemble des situations
• La tendance à la dispersion
• La rationalisation à partir d’hypothèses non vérifiées
• Les poussées d’ego faisant que l’on ne prend pas en compte l’avis des autres
• La fixité fonctionnelle ou difficulté à envisager qu’un outil, un objet, une approche puisse être utilisés autrement que ce pour quoi ils sont habituellement faits.
• La peur d’échouer, générant une baisse de moral dans la difficulté


Le scénario des jeux met les participants en situation plus ou moins anxiogène. Plus le scénario est de nature anxiogène, plus les participants sont soumis au stress et plus leurs facultés mentales sont réduites. Il leur faut faire des efforts sur eux-mêmes et des régulations de groupe pour parvenir à résoudre les énigmes et « s’évader de la pièce » , synonyme ici de « trouver la ou les solutions » .

Dans la vie managériale, les situations analogues à celles des jeux d’évasion sont fréquentes.

• Temps limité pour accomplir un ensemble de tâches apparemment complexes
• Confrontation à des imprévus, des difficultés, des situations critiques
• Besoin de mobilisation
• Besoin de développer de nouvelles perspectives
• Changements perturbateurs de l’organisation et/ou des priorités
• Baisse de moral des équipes
• Gestion d’incertitudes
• Sentiment de n’avoir pas les moyens adéquats
• …/…


Ces situations sont autant d’occasions de « se dépasser » que « d’apprendre » , sur soi, sur autrui et sur des méthodes de résolutions de difficultés / problèmes… On peut même apprendre « comment ne pas résoudre » un problème.

Quelques « trucs » pour parvenir à s’évader / trouver la solution de situations difficiles ? Ils se rangent en trois catégories.

1- Les connaissances / le savoir :

a. Connaître les biais psychologiques nous faisant faire des erreurs de jugement et d’analyse des situations. Notamment :
i. La fixité fonctionnelle nous empêchant de penser à utiliser des moyens (y compris humains) différemment de ce pour quoi ils sont habituellement utilisés ou ont été conçus.
ii. La cécité d’inattention nous empêchant de voir un fait, un objet, un détail clé, parce que notre attention est saturée par trop d’éléments.
iii. Le biais de confirmation par lequel nous omettons de vérifier nos hypothèses et nous prenons en compte seulement les faits qui viennent les conforter/ valider.
b. Se rappeler les bases d’analyse systémique des problèmes complexes

2- La méthode

a. Développer une vision d’ensemble de la situation / du problème et la représenter visuellement physiquement
b. Simplifier de qui est apparemment complexe (Rasoir d’Occam)
c. S’autoriser à penser « comme un enfant » (faire simple et créatif, questionner)
d. Intégrer tous les éléments de la situation
e. Réguler son stress en prenant de la hauteur et de la distance et s’attacher à rester calme

3- La relation

a. Reconnaître et valider les efforts de chacun de sorte que le process dit de Schutz fonctionne à plein :
• L’intégration par laquelle chacun des membres de l’équipe se sent considéré par autrui et important pour eux
• La contribution par laquelle on se sent utile dans son rôle reconnu par autrui
• L’estime de soi et d’autrui qui rend chacun confiant dans la réussite de l’équipe
b. Se souvenir que la coopération est seule garante du succès de la résolution de problèmes complexes. Elle repose sur la volonté de coopérer, et la décision individuelle de prendre en compte positivement le collectif.

Utiliser le format « jeux d’évasion » pour développer à la fois les connaissance et pratiques pertinentes de résolution de situations en équipes (ou individuellement) est à la fois ludique et contemporain. C’est aussi un test d’humilité.

Gdc

Pour en savoir plus sur les jeux d’évasion appliqués aux situations managériales :
• Secrétariat GCCG Paris : +33 (01) 84 25 48 98
• Mail : 002@gcarton.com