Suis-je un bon manager ?

Certains se posent la question. Elle est intéressante à méditer. Un bon manager est-il celui qui tend à se conformer à ce que sa hiérarchie, implicitement et explicitement attend de lui ? Est-ce une personne qui tend plutôt à répondre aux attentes et besoins d’accompagnement de ses collaborateurs ? Ou encore quelqu’un qui tend à rendre ces deux types d’attentes convergentes ?
Les attentes explicites de sa hiérarchie sont communiquées au manager dans sa feuille de route, sa définition de fonction, les missions qui lui sont dévolues, les objectifs qui lui sont assignés. Les attentes implicites sont, elles, inscrites dans la culture de l’Entreprise, les rituels, le respect des tabous, Il n’est pas rare que les attentes implicites soient plus fortes que les attentes explicites, et parfois même paradoxales :

Nombre d’Entreprises :

• Prônent explicitement « l’écoute », mais implicitement la rende sélective, sans préciser les critères de sélectivité…
• Encouragent à un style « participatif » mais implicitement attendent de leurs managers qu’ils soient « en contrôle » (avec cette jolie formule idiote « la confiance n’exclut pas le contrôle »)
• En appellent à l’esprit d’équipe, la coopération le collaboratif mais récompensent et reconnaissent uniquement ou avant tout les résultats individuels, fabriquent des héros et tolèrent les pratiques de management toxique
• Veulent un climat social serein mais n’ont pour indicateurs de résultats que des ratios financiers
• Placardent des valeurs aux ambitions humaines mais restent centrées sur les résultats économiques à court terme.

Quels éléments me permettent de savoir si je suis un bon manager ?
Est-ce le feedback de ma hiérarchie ? Est-ce celui de mes collaborateurs ? De mes pairs ? Mes résultats opérationnels, financiers ? Est-ce ma progression de carrière, une augmentation de salaire, une prime ? Est-ce le feedback des clients sur l’activité de l’entité dont je suis responsable ? Est-ce celle des utilisateurs si je suis dans une fonction support ?

Est-ce la bonne question à se poser ?
Après tout, être « bon » n’est peut-être pas pertinent… cela d’autant que ce terme a des sens différents, allant de la bonté au talent en passant par la fiabilité. Peut-être devrait-on parler d’efficacité, d’efficience, de rentabilité, de conformité ?

Alternativement, on pourrait se demander « suis-je la bonne personne au bon endroit » ?
Voici peut-être de quoi éclairer la réflexion de celles et ceux qui se posent des questions autour de leur performance en management en quelques principes :

• Apprends chaque jour : Car si tu es performant aujourd’hui, c’est parce que tu as appris hier. Apprends de nouvelles choses aujourd’hui pour être performant demain. Tu n’irais pas consulter un médecin qui n’a rien appris depuis trente ans…
• Souviens-toi de ce que tu apprends : Oublier des connaissances de base fait faire de monstrueuses erreurs.
• Gère ton énergie : Fais beaucoup d’efforts, mobilise-toi, mais ne consacre pas d’énergie aux futilités. Délègue, fais-faire. Si tu fais trop toi même, tu ne manage pas, tu compenses !
• Sois honnête : Avec toi même, avec autrui, tant dans tes actes que tes jugements et tes évaluations des personnes et des situations.
• Sois calme : Laisse les gens énervés courir leurs risques cardiovasculaires.
• Réfléchis avant d’agir et décider : La préférence pour l’action est le propre des amateurs ; les professionnels prennent toujours le temps de réfléchir.
• Sois courtois : Les butors ont toujours besoin de la béquille de l’autorité, elle est toujours embarrassante dans la course à la performance.
• Sois courageux : Prendre des risques vient avec la fonction de management. Il est possible d’en prendre avec insouciance, mais jamais sans courage.
• Sois sérieux : Cela n’empêche pas l’humour, mais être sérieux est toujours prendre en compte les conséquences, toutes les conséquences de ses décisions et actions.
• Sois congruent : Mets en adéquation tes propos et tes actes, tes principes et tes pratiques, tes valeurs et tes missions.
• Sois éthique : Si tu as de la déontologie assures toi qu’elle est toujours en adéquation avec ta mission. Ne fais jamais ce que ta déontologie t’interdit.
• Aie confiance en toi : Si tu appliques les onze principes qui précèdent, tu es digne de confiance en toi, c’est à dire ce que tu penses, quand tu le penses.
• Travaille : C’est là que réside ta valeur ajoutée.
• Confronte : Gère les problèmes, les difficultés, les différends, les anomalies, l’information, les instructions, les impromptus…
• Sois humble : L’humilité devant la tâche est la clé du succès. Les matamores sont des amuseurs.
• Sais ce que tu veux : Que ta volonté soit une boussole qui ne te quitte jamais !
• Sois fier : Ce n’est pas antinomique avec l’humilité… Être fier de son travail, de ses actions, de ses décisions, et de leurs résultats.
• Sois passionné par ce que tu fais : Rien de grand sans passion ; aimer passionnément ce que l’on fait est l’assurance de le faire bien.
• νῶθι σαυτόν ! Connais-toi toi même, cela t’évitera bien des déboires, t’apportera de vraies satisfactions, car tu te comprendras, tu pourras t’améliorer, et tes rêves seront éclairés et éclairants…

Très cordialement,
Gdc