Publié dans La Lettre du GCCG - Connaissances utiles - Réflexions et humanisme - Divers
Damon, roi irlandais, au VIe ou VIIe siècle de notre ère, est pris de folie à la mort de sa femme. Il est dévasté, cherche à se remarier, mais aucune des femmes qu’il rencontre n’est aussi belle que l’était la défunte. Une seule, sa fille, Dymphna, est aussi belle que l’était sa mère. Il décide de l’épouser, elle refuse et s’enfuit en Belgique, avec son confesseur, près d’Anvers dans la ville de Gheels maintenant appelée Geel.
Il la fait rechercher, elle est retrouvée, elle refuse toujours catégoriquement de l’épouser et dans sa fureur il la décapite ainsi que son confesseur.
Au XIIIe siècle, Dymphna est élevée au rang de martyr, car de nombreuses personnes atteintes notamment de folie recouvrent la raison juste en s’asseyant sur sa chaise.
La ville de Geel devient alors un sanctuaire « heureux » pour les « fous ». De nombreux articles sont écrits sur cette ville dans laquelle les « fous » sont en liberté, pour la plupart hébergés par les habitants qui depuis le XIIIe siècle continuent la tradition de recevoir, héberger et laisser en liberté les « fous » que le reste du monde « enferme ».
C'est ainsi qu’à Geel est né l'accueil familial thérapeutique, une pratique de soins maintenant officiellement reconnue en France.
Sainte Dymphna est devenue la patronne des malades mentaux et de ceux qui les soignent.
De nombreuses anecdotes sont rapportées par les journaux depuis le XIXe siècle, d’où ressort principalement le « vivre ensemble » fous et non-fous, illustrant la compréhension, la gentillesse, l’absence de jugement de valeur, l’absence de sarcasme et surtout l’absence de « peur » des habitants vis-à-vis de celles et ceux qui ont des conduites « étranges » ….
Une anecdote en particulier en 1923 : Un hébergé, ancien tailleur, se promenait toujours avec un mètre à ruban, et arrêtait souvent les passants pour prendre leurs mesures. À la sortie de l’école, de jeunes enfants se dirigent vers lui, ouvrent les bras et se tiennent bien droits. Il prend leurs mesures, les gamins le remercient, puis continuent leur chemin, sans un rire, sans une moquerie…
Qu’il serait agréable que notre monde « moderne » soit plus enclin à la compréhension d’autrui, et que les regards portés sur nos prochains se chargent d’indulgence, de patience et d’humanisme.
En vous souhaitant une belle année 2022, un peu folle. , au cours de laquelle l’absurde fera rire, l’étonnement sera plaisant, et les incertitudes deviendront des aubaines..
Bien cordialement vôtre,
Gérard-D Carton.
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