Publié dans La minute de bon sens - Connaissances utiles - Leadership - Stratégies managériales - Outils managériaux
Être un « bon » manager est un concept polymorphe, selon le sens que l’on donne au mot « bon » , et selon les attendus de la fonction managériale.
« Bon » accolé à « manager » est rarement à prendre dans le sens de « bon » dérivé de « bonté » qui rappelons-le est une qualité morale qui porte à être bon pour les autres, à faire le bien.
« Bon » pris dans le sens de « performant » est directement fonction de la mission dévolue au manager, de l’orientation culturelle de l’entreprise et des résultats attendus.
Ainsi un bon manager dans un certain environnement peut être considéré comme « mauvais » dans un autre et, bien sûr, inversement.
Pour compliquer la situation, les attendus du management évoluent et de plus en plus vite. Les bonnes pratiques d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui et encore moins celles de demain.
La question devient alors comment être et rester un « bon manager » ?
La lecture des articles consacrés au management, ses techniques, parfois ses recettes, est souvent troublante.
Ces jours-ci, le « bon manager » doit être à l’écoute, empathique, bienveillant, motivant, collaboratif, coopératif, pédagogue, innovant, rassurant, confiant, entraînant, communicant, constant, reconnaissant, cordial, assertif, détendu (mais pas trop), déstressant, attentif, attentionné, créateur et mobilisateur d’énergies positives, constructif, disponible, auto-exigeant, compréhensif, informé, en maîtrise de connaissances techniques, connecté et parfois même, charismatique, conducteur émérite de changements et moderne. Il doit aussi rester dans son cadre budgétaire même si on lui demande par ailleurs de « sortir du cadre » , « réfléchir out of the box » …
On parle peu de « résultats » et encore moins de façon spécifique, mais c’est tout de même sur ce point que l’on estimera qu’un manager est bon ou pas.
Les derniers sondages et études indiquent que de moins en moins de personnes, en Entreprise, aspirent à devenir « manager » . C’est aisément compréhensible tant il semble que même dans des positions élevées, les managers sont placés en position d’intermédiaire avec des attendus parfois paradoxaux et souvent volatils.
Compte tenu des attendus, il est aisé de trouver des failles chez un manager, quelle que soit la taille de son équipe, et comme nous sommes dans une culture qui privilégie l’observation de ce qui ne va pas plutôt que de regarder ce qui va bien, les managers ont toutes les raisons du monde pour se sentir en mission impossible la plupart du temps, ce qui n’augure pas d’un état d’esprit serein.
Que sera-t-il attendu du manager de demain ?
La digitalisation n’exclut pas la relation. Il devra, au nom de la modernité, s’équiper d’outils digitaux, ce qui lui donnera un semblant d’ubiquité, développer de nouvelles qualités relationnelles, et encore plus de softs-skills, ces fameuses compétences comportementales, transversales et humaines.
Toutes les entreprises qui seront spécifiques et réalistes sur les attendus managériaux pourront accueillir et développer des managers intelligents, éthiques, responsables et catalyseurs.
Toutes celles qui s’inscriront dans les modes managériales du moment favoriseront l’éclosion de tendances à la dispersion.
Interviewés sur la principale clé de leur succès, Bill Gates et Warren Buffet répondent en même temps : « Focus » . La concentration.
Bien cordialement vôtre,
Gérard-Dominique Carton